Rhapsody in blue - Deuxième partie
Datte: 16/02/2019,
Catégories:
fh,
regrets,
Auteur: Lilas, Source: Revebebe
... la table basse, et t’assieds au bord du canapé. Mais comme tu ne te lèves pas, je me redresse et te regarde avec étonnement. Tu me contemples avec un sourire bouleversant.
– Tu est très jolie, ce soir, dis-tu.
Une soudaine bouffée de chaleur, née au creux de ma nuque, se propage alors jusqu’à mon visage, et je baisse les yeux, consciente de ma mièvrerie. C’est qu’il est si rare d’entendre des compliments émaner de ta bouche, comme ça, à froid, que tu m’as surprise.
– Eva…
– Oui ?
– Approche, tu as quelque chose dans les cheveux.
Dans les cheveux ? Pourquoi y aurait-il quoi que ce soit dans mes cheveux, à part des cheveux ? Néanmoins, je m’approche avec docilité, et m’agenouille devant toi, comme tout à l’heure. Évidemment, tu caresses mes cheveux, mais tu ne trouves rien. La scène pourrait être sérieusement comique, observée de l’extérieur. On dirait que je m’agenouille pour une prière devant la statue d’un saint père. Cette pensée m’arrache un large sourire, que tu ne tardes pas à interpréter. Tu t’éloignes légèrement pour me regarder.
– Tu aimes bien être dans cette position ? demandes-tu avec un sourire moqueur.
– Oh, espèce de vicieux ! Je ne pense pas toujours à ça, figure-toi.
– Je croyais que tu étais une obsédée sexuelle et que tu l’assumais, rétorques-tu avec aplomb.
– J’ai dit ça sans réfléchir… dis-je, me sentant rougir une fois de plus, à ma propre rage.
– Pourtant tu avais l’air consciente de ce que tu faisais…
Tu évoques ...
... évidemment notre sauvage équipée de la veille, lorsque nous nous sommes mis à dévaster les draps du lit. Je ne peux m’empêcher d’avoir un rire nerveux, que j’étouffe dans ma poitrine.
– Écoute… commencé-je, avec énervement.
– Tu-tut. Je croyais que tu étais une jeune femme moderne.
– C’est ce que je suis, en effet.
– Alors tu as bien changé depuis hier, ma chère, railles-tu. On dirait un petit lapin apeuré. Viens plus près, Eva…
Tes paroles me laissent un instant étourdie. Tu en profites pour passer tes bras autour de mon cou et m’approcher lentement vers toi. Je respire presque le même air que toi, tant nos visages sont proches.
– Où as-tu appris ce vocabulaire ? demandé-je, me ressaisissant partiellement. Que tu connaisses le terme de « lapin » ne m’étonne guère, mais « apeuré » ? Tu as peut-être abusé des mauvais romans français, non ?
– Ou bien j’ai abusé des Françaises, répliques-tu avec malice.
Tu m’embrasses, doucement, tendrement. Je sens mon corps trembler, t’appeler, aussi sûrement qu’il crie lorsqu’il a faim ou soif, ou qu’il s’affaiblit lorsqu’il veut dormir. Mais j’écarte ta bouche de la mienne :
– Tu n’es pas raisonnable. On devrait déjà être partis. Arkshay va nous attendre.
– Je l’appellerai pour le prévenir. On va y aller, n’aie pas peur.
– Combien de fois faudra-t-il te répéter que je n’ai pas peur de toi ? Comment pourrais-je bien avoir peur de toi, je te le demande !
Tu t’esclaffes, et reprends mes lèvres avec une ardeur ...