Rhapsody in blue - Deuxième partie
Datte: 16/02/2019,
Catégories:
fh,
regrets,
Auteur: Lilas, Source: Revebebe
... débordante. Je te repousse encore une fois. Une lueur étrange brille au fond de ton regard gris-vert.
Silence…
– Et si on y allait ? proposé-je alors, toujours en souriant.
Je me relève, et cette fois, tu t’empresses de suivre mon exemple.
Nous retrouvons Arkshay à l’endroit prévu, devant un café très chic, sur la rive gauche. Arkshay m’embrasse familièrement sur les deux joues, et j’en rosis de plaisir. Ça n’a pas l’air de te contrarier, ce qui me détend.
Maintenant, nous nous tenons là, tandis que la foule afflue de plus en plus rapidement autour de nous, de plus en plus dense et compacte à mesure que les minutes s’égrènent. La fête promet d’être remarquée, car les déplacements de population de cette envergure sont plutôt rares à Genève. Ce n’est pas tous les jours que l’on peut contempler un tel spectacle. Et ce qui motive aujourd’hui cette liesse générale, c’est la coupe que la Suisse a remportée dernièrement grâce à une épreuve physique et sportive particulièrement difficile.
Sport dont je tais le nom par principe personnel, car il ne me viendrait pas à l’esprit de gaspiller tant d’argent pour une telle pratique. Mieux vaut donc en cacher la nature.
Nous discutons gaiement sous un réverbère, écoutant les cris de joie des gens qui nous entourent, les coups de sifflet, les rires, le bruit assourdissant des conversations et des pas, martelant le trottoir et la route ; celle-ci est coupée du passage des voitures par une armada de policiers faisant ...
... barrage. Toi et Arkshay souriez jusqu’aux oreilles. Je remarque encore une fois à quel point Arkshay a du charme…
Longtemps, nous restons immobiles, à regarder autour de nous, les yeux écarquillés, sans cesser de plaisanter et de rire. Mais l’attente sur place finit par me rendre la plante des pieds douloureuse ; j’ai marché presque toute la journée à travers Genève. Je te lance un regard, et tu sembles comprendre immédiatement, car tu nous entraînes vers l’écran géant qui projette une lumière blanche tout autour de lui dans la nuit étoilée.
Nous regardons un moment les images, mais je n’entends rien des commentaires, au point de me demander en quelle langue ils sont dits, et finis par me laisser distraire par les marchands de hot dogs, de sandwichs, de crêpes, et d’autres mets embaumants, qui ont pris place le long de la route éclairée par la lueur orange des réverbères.
Avec un sourire de petite fille excitée, je contemple les lanternes, les sourires des gens, les assiettes pleines de charcuterie qui déambulent parmi la foule, les verres remplis d’un mélange pétillant d’une couleur ambrée, et une soif aussi soudaine que dévorante me saisit soudain. Je cherche de l’argent dans la poche de ma veste, et croise alors ton regard interrogatif.
– Je prendrais bien une bière, dis-je.
Un sourire te vient spontanément aux lèvres, et Arkshay se propose alors pour aller nous chercher trois bières. Nous acceptons avec reconnaissance (je n’ai pas très envie de bouger), et je ...