Rhapsody in blue - Deuxième partie - Histoires de Sexe

Rhapsody in blue - Deuxième partie

... es encore plus crevé que moi.

– C’est supportable, dis-tu dans un sourire qui se veut viril. J’ai bien dormi, tout à l’heure. Et toi, tu t’es reposée ?

Mes doutes se transforment rapidement en certitudes. Ce cher homme, comme il est gentil. Tu veux surtout rester ici parce que tu as des désirs coupables à satisfaire, oui !

– Un peu, dis-je prudemment. Écoute, on y va si tu veux. Mais j’ai envie de revoir Arkshay, je crois.

Ta main, qui s’est glissée de mon épaule au coude de mon bras droit, se raidit légèrement, et je m’en sens irritée.

– Tu ne serais pas jaloux, quand même ? ajouté-je, dans une impulsion.

Mais un rire te secoue, et tes doigts redeviennent légers.

– De quoi parles-tu ? fais-tu avec un amusement non feint. Tu t’en vas dans deux jours !

– Oui, tu as raison. C’est ridicule. Il m’avait semblé, c’est tout.

Mais tes yeux énigmatiques, derrière les verres de tes lunettes, me percent comme si tu voulais deviner le secret de mes pensées.

– Allons, ne fais pas cette tête, je plaisantais, bien sûr, fais-je rudement, en tentant de m’éloigner. Je suis somme toute une étrangère pour toi, et je compte le rester, j’en ai conscience, ne t’inquiète pas.

Mais ton visage fermé m’indique clairement que tu n’apprécies pas mes paroles.

– Je suis fatigué de ces conversations qui tournent en rond, annonces-tu d’une voix neutre.

– Je croyais que nous devions partir dans une demi-heure, et il est bientôt vingt et une heures, dis-je sans relever ta ...

... remarque. Et si tu me lâchais, que nous puissions nous préparer ?

Tes doigts se desserrent lentement autour de mon coude, et je me lève.

– Moi je suis toujours prêt, réponds-tu d’un ton plus léger. Mais vas-y, prépare-toi.

Je ne dis rien, et sors une tenue de ma valise, avant de te jeter un coup d’œil prudent. Tu t’es penché pour attraper ton habituelle revue, et maintenant tu lis tranquillement, sans t’occuper de moi. Ou du moins, c’est ce que tu as envie de me faire croire. Je soupire, m’assieds sur le bord du matelas, et commence à me déshabiller, à gestes brusques et rapides. Mais comme je me relève pour enfiler ma longue jupe, je sens subitement ton regard glisser sur mon dos presque nu, avec une acuité aussi intense que si je te faisais face et voyais effectivement ton regard sur moi.

Je me raidis, mais continue à remonter ma jupe, avant de fermer la fermeture éclair sur mes hanches. Puis je me retourne. Les yeux rivés à ton magazine, tu ne sembles pas le moins du monde attiré par le spectacle que je t’offre, à demi nue près du lit. En toute hâte, j’enfile un tee-shirt moulant, un pull, et vais me maquiller dans la salle de bains, passant devant toi sans même un regard dans ta direction. C’est au moment où j’enfile mes bottes que tu parais prendre à nouveau conscience de ma présence.

– Tu es bientôt prête ? demandes-tu avec nonchalance.

– Jesuis prête.

– Alors, on y va.

D’un geste brutal qui soudain trahit ta nervosité, tu jettes le magazine sur ...