1. Rhapsody in blue - Deuxième partie


    Datte: 16/02/2019, Catégories: fh, regrets, Auteur: Lilas, Source: Revebebe

    ... visage de Arkshay à deux mains, et de le forcer à me regarder. Je lui dirais : « Eh, tu vois le type assis à côté de toi ? Tu le vois ? Eh bien je vais t’en raconter de bonnes sur lui ! »
    
    Non, finalement, je ne tournerais pas les choses ainsi.
    
    Je lui dirais tout l’amour que j’avais pour toi. Ce ciel, ces nuages, ces gens, ces bâtiments, ces odeurs, qui n’étaient plus les mêmes quand j’étais amoureuse de toi. Cette envie que j’avais de rire à tout instant, de rire dans le soleil, de rire sous la pluie. Cette tendresse infinie qui submergeait mon cœur quand je t’observais, et ce désir qui me brûlait, tout au fond, lorsque tu me touchais.
    
    Je lui dirais l’amour que j’avais pour toi et je lui dirais la rancœur que j’avais contre toi. Cette angoisse qui grandissait jour après jour dans mon cœur, à mesure que je te voyais faire les préparatifs de ton départ. Cette peine que je ressentais quand tu oubliais un de nos rendez-vous.
    
    Cette jalousie que j’éprouvais quand tu parlais avec d’autres filles, quand tu parlais de Diana. Je lui dirais à quel point j’ai été idiote de croire qu’elle n’était pas ta petite amie, mais simplement une très bonne amie. Je lui dirais à quel point j’étais idiote et naïve et aveugle.
    
    Je lui dirais la douleur de l’absence, de l’abstinence. Oh oui, je lui dirais l’inexprimable, l’interminable, la si douloureuse et si désespérée sensation de manque. Comme un membre qu’on m’aurait arraché.
    
    Je lui dirais mes sanglots de rage, d’impuissance. Je ...
    ... lui dirais mes inquiétudes lorsque tu n’as pas répondu à ma première lettre, ni à ma deuxième. Je lui dirais l’incompréhension qui m’habitait. Je lui dirais ma pénible souffrance lorsque j’ai commencé à comprendre que je n’étais rien pour toi, rien qu’une fille. Une fille de plus, une fille de moins. Unebanale fille.
    
    Je lui dirais ces longues nuits passées à contempler le noir, les yeux grands ouverts. Je lui dirais mes crises de larmes lorsque j’ouvrais mon album photo et que je te voyais partout, perpétuellement planqué dans un coin de ces bons moments capturés dans le temps, ces photos devenues impersonnelles, ignorantes de mon chagrin.
    
    Je lui dirais cette longue, interminable attente d’une réponse. Cette attente où pendant très longtemps, j’ai respiré le même air que toi, j’ai vécu, aimé, ri, souffert pour toi.
    
    Lorsque je m’endormais avec ton prénom sur mes lèvres, lorsque mon souffle imprégnait dans l’air chaque syllabe de ce prénom sans même que je m’en aperçoive. « Mi-» pour l’inhalation, « -chael » pour l’expiration. Chaque respiration de chaque minute de chaque heure de chaque journée de chaque nuit de ma vie.
    
    Je lui dirais alors la haine que j’avais pour toi.
    
    Je lui dirais mes doutes, mes complexes, mes peurs, mes faiblesses. Je lui dirais le mal que j’ai eu et le temps que j’ai mis à retomber amoureuse d’un autre garçon. Je lui dirais cette longue année d’après ton départ où je n’ai pas pu supporter qu’un autre homme me touche.
    
    Je lui dirais ma ...
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