3 times and you lose
Datte: 16/12/2018,
Catégories:
mélo,
Auteur: Lilas, Source: Revebebe
... Oh, merde alors. Les mecs étaient-ils tous obligés d’être de si foutus salauds ?
Les larmes me montèrent aux yeux, mais je les refoulai rageusement.
— Comment t’as su son adresse ?
— C’te question. Je l’ai appelé. T’avais laissé ton portable dans ma chambre.
— Je suppose qu’il a été ravi…
— Eh bien, tu te doutes bien qu’il n’a pas craché dessus, en effet.
— Et tu t’es présentée… comme ça ? T’as dit qui tu étais, et c’est tout ?
— Oui.
— Et vous l’avez fait ?
— Oui. Un fantasme de rousse, sans doute.
Un silence…
Je bus une autre gorgée d’eau. Pauline braqua son regard sur mon verre.
— C’est nouveau, tu te bourres la gueule à l’eau, maintenant ? lança-t-elle d’un ton amusé.
— Je ne peux rien avaler d’autre, rétorquai-je à voix basse. Sinon je dégueule.
Pour la première fois depuis qu’elle était entrée, Pauline prit un air coupable.
— Je suis désolée, Chu. Je croyais que ça m’apaiserait. Mais ma vengeance a perdu tout son charme, là. Pour que t’en arrives à boire de l’eau, je crois t’avoir fait beaucoup de peine. Oh, c’était voulu, mais je veux que tu saches que maintenant, je regrette.
Je baissai les yeux, et reposai mon verre. Calmement.
— OK, fis-je simplement.
Malko profita de cet instant pour demander à Pauline si elle voulait boire quelque chose, ce qu’elle refusa. De nouveau « seules », nous nous fixâmes sans rien dire pendant quelques secondes.
— Qui a commencé ? demanda-t-elle subitement.
— Oh, May… Tu le sais bien.
— Oui… ...
... c’est lui, hein ? Bien sûr, je m’en doutais, mais j’avais tellement envie que ce soit toi… pour te haïr davantage encore. Lui, il me dégoûte. Celle à plaindre, c’est ma mère. Je sais qu’elle est infidèle, mais elle baise pas les amis de sa fille. Elle méritait mieux que ça.
Je cillai sous l’insulte. C’était de bonne guerre, ça ?
— J’ai voulu te le dire. Je te l’ai dit, d’ailleurs, mais tu n’écoutais pas. Je suis désolée, May.
Pauline sembla réfléchir à mes paroles, puis hocha lentement la tête.
— Pas autant que moi. Quand est-ce que ça a commencé ?
— La nuit où tu… David et toi…
— Ah. Le coup de l’erreur de chambre, hein ?
Je me figeai, et la regardai fixement. Merde alors. C’était quoi cette famille de fumistes ?
— De quoi tu parles ? articulai-je difficilement, la bouche pâteuse.
— Ben oui. Il le faisait tout le temps, il y a quelques années. Nos copines dormaient souvent chez moi, tu te souviens ? Mon père se trompait alors très souvent de chambre, à cette époque… je ne l’ai pas su tout de suite, mais il en a sauté quelques-unes, comme ça. Toi, apparemment, il n’avait jamais osé… et puis j’avais confiance, même s’il essayait, je me suis dit que tu le foutrais facilement dehors.
— Mais enfin, Pauline, bordel ! explosai-je. Pourquoi tu me l’as jamais dit ?
— T’as toujours su dire non, se défendit-elle. Et je n’ai pas pensé une seule seconde qu’un jour tu… qu’il…
— Eh bien là, j’ai dit oui, répliquai-je, furibarde. J’étais complètement paf, faut avouer… et ...