1. 3 times and you lose


    Datte: 16/12/2018, Catégories: mélo, Auteur: Lilas, Source: Revebebe

    Résumé de l’épisode précédent : La veille, Charlotte a reçu une boîte de chocolats d’une façon assez mystérieuse. A-t-elle un admirateur secret ? Pas vraiment le temps de réfléchir à cette question que Vincent débarque chez elle, un bouquet de fleurs à la main. Amoureuse, Charlotte accepte de ressortir avec lui en l’entraînant dans une étreinte passionnée.
    
    Le matin pâle me trouva aussi pâle que lui. Couchée en travers de mon lit défait, je contemplai un instant les ombres qui s’égaraient sur mon plafond en volutes grisées et floues. Dans ma hâte à fermer mon store hier après-midi, j’avais sûrement négligé de tourner la manivelle à fond. Ce qui faisait qu’un flot de lumière, encore un peu éteinte, me parvenait jusqu’au lit.
    
    Je mis un moment à rassembler mes idées. Pâteuse (et même vaguement nauséeuse), je tournai la tête en tous sens, ayant déjà deviné que j’étais seule. Envolé le bel oiseau exotique. Mon beau pianiste avait pris la poudre d’escampette. Je fis un mouvement pour attraper mon téléphone portable sur le chevet, ce qui m’arracha un grognement et, accessoirement, réveilla des courbatures trop facilement oubliées.
    
    Coup d’œil sur l’écran. Six heures quarante-sept. Wouahou. La nuit avait été plutôt courte !
    
    Appuyée sur un coude, j’inspectai la pièce, cherchant un mot. Rien du tout. Bah ! Il m’appellerait sans doute dans la journée.
    
    Je me vautrai à nouveau dans ma fatigue, ne parvenant pas à me rendormir.
    
    Mais un son, furtif, finit par se frayer un ...
    ... chemin à travers ma conscience encore mal réveillée. Un sursaut me fit bondir. Comme une réaction à retardement. Quelqu’un était là, tout près, derrière ma porte. Une intuition.
    
    Je m’assis, essayant de produire le moins de bruit possible. Les yeux agrandis, j’eus tôt fait de percevoir l’ombre qui s’allongeait sous le pas du battant. Quelqu’un était là ! Oui, j’en étais sûre désormais ! Juste là, derrière ! J’entendis à peine un froissement, puis comme un soupir. Le cœur glacé, les membres lourds, je restai immobile de longues secondes, tendue, aux aguets.
    
    Puis je pris une décision. Je me levai brusquement et me collai au panneau.
    
    — Qui est là ? chuchotai-je.
    
    Pas de réponse pendant un moment. Puis une voix, basse, nerveuse :
    
    — C’est moi.
    
    Je déglutis, prise de panique.
    
    — Moi ?
    — Oui, moi.
    
    Raclement de gorge de l’autre côté. Je fronçai les sourcils. Se pouvait-il que…
    
    — Jérémy ? demandai-je d’un ton plus ferme.
    — Oui…
    
    J’ouvris la porte en grand, interloquée. Je constatai au passage, inquiète, que Vincent étant parti en douce au milieu de la nuit, il avait omis de me signaler que mon battant était resté ouvert.
    
    Jérémy se tenait sur le seuil, encore plus pâle que la lumière des vitres qui provenait du toit.
    
    — Mais qu’est-ce que tu fous là ? ne pus-je m’empêcher de lancer, la colère prenant le pas sur l’inquiétude. Tu sais l’heure qu’il est ? Comment t’as fait pour entrer en bas ?
    
    Jérémy, droit comme un I, se tenait sur le palier, serrant ...
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