1. Le repaire secret


    Datte: 21/11/2018, Catégories: nonéro, policier, revebebe, Auteur: Gufti Shank, Source: Revebebe

    ... couvrir la voix :
    
    — Padoum ? On va tous y passer ! Foutez le camp, et vite ! Si j’arrive à m’en sortir, je vous…
    
    L’écran s’éteignit, tout net, en même temps que toutes les lumières qui nous entouraient. C’était une coupure générale, électrique et magnétique.
    
    — C’est maintenant ou jamais ! La serrure est débloquée, vite !
    
    Pattie se précipita sur la lourde porte et tenta de l’ouvrir. Je me joignis à ses efforts et nous parvînmes à la faire pivoter.
    
    — Vite !
    — Non, Pattie, je reste !
    
    On se retourna ; Padoum avait l’air résignée. Elle nous tendit le boîtier que lui avait donné l’homme, puis nous adressa un vague signe de main et, vérifiant le chargeur de son arme, fit demi-tour.
    
    — Padoum !
    
    Elle était déjà partie. Pattie hésita un instant, mais franchit finalement la porte. Je la suivis. On se retrouva dans un couloir obscur, creusé dans la roche, semblable à celui qui m’avait amené depuis le musée de la société Mabuse. On essaya de tirer la porte derrière nous, de sorte que si le courant venait à être rétabli, les serrures électromagnétiques se referment immédiatement.
    
    On progressa à tâtons et en silence jusqu’à ce qu’on parvienne à une sorte d’échelle que l’on escalada tant bien que mal. En haut, le passage était bloqué par une grosse plaque métallique, que Pattie ne souleva qu’avec peine. La lumière, pourtant pâle, nous éblouit lorsqu’elle nous parvint.
    
    Nous sortîmes dans une petite pièce d’à peine deux ou trois mètres ...
    ... carrés, toute blanche. Pattie repositionna la plaque, bouchant et masquant le passage. Nous ouvrîmes une porte et j’eus la surprise de me retrouver face à face avec Alfred Hitchcock qui me pointait du doigt ; c’était un poster grandeur nature collé sur le mur d’un couloir. Je repensai immédiatement à la statue de cire de Fritz Lang qui m’avait permis de trouver l’entrée du repaire de Revebebe.
    
    Mais je n’eus pas le temps de m’attarder dans la contemplation du maître réalisateur, car Pattie me tirait par le bras et m’emmenait après elle dans le couloir, sans un mot. Je me laissai guider et nous traversâmes ce qui me sembla être une maison de retraite, avant de nous retrouver finalement dans la rue.
    
    Il faisait nuit, la rue était déserte. Je ne savais pas du tout où nous étions. Je me contentais de suivre Pattie, qui marchait à présent enfin doucement.
    
    — Nous avons réussi… hasardai-je.
    
    Elle s’arrêta, puis tourna son visage vers le mien ; elle pleurait.
    
    — Je viens de perdre une bonne partie de ce en quoi je croyais et pour quoi je m’étais battue, dit-elle.
    
    Je l’observai un instant en silence. Nous étions là, deux pauvres hères dans les rues désertes de la nuit sombre, probablement seuls rescapés de l’assaut en règle qu’avait subi par ma faute le siège de Revebebe, avec à la main les dernières archives de l’organisation.
    
    — Nous avons du travail, finit-elle par ajouter, je ne laisserai pas cela impuni…
    
    À suivre…
    
    Thanx to Pattie. 
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