Le repaire secret - Histoires de Sexe

Le repaire secret

... que j’étais traqué par plusieurs flics de la PAV qui seraient sans doute là d’une minute à l’autre. Celui qui usait de mon identité écumait presque et se retenait pour ne pas me frapper à nouveau. L’autre femme qui restait dans la pièce s’adressa à lui :

— Tu ne m’as jamais dit pourquoi tu nous avais rejoints, d’ailleurs, toi qui avais toujours gardé tes distances avec notre organisation.
— Oh, Crino, tu vas quand même pas croire ses conneries, quand même ! Lucius, toi qui me connais, dis-lui que je suis le vrai Gufti Shank !
— Vous mentez ! hurlai-je.
— Tais-toi, imposteur ! me répondit-il avec haine.

Un bruit de pas de course nous interrompit. Six personnes entrèrent, les deux qui étaient partis chercher Pattie, accompagnés d’une femme et de trois hommes.

— Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? demanda la femme. Merleenne me dit que vous avez deux Gufti Shank sur les bras ?
— Tu me connais, Pattie, dit le véritable imposteur, on a beaucoup discuté depuis que je suis arrivé. Dis-leur que je suis le vrai Gufti Shank.
— Pattie ! criai-je. Pattie, tu es mon seul espoir ! Je suis Gufti Shank !

Un homme (un des trois qui venaient d’arriver) éternua, puis prit la parole :

— Interrogeons-les sur les textes de Gufti. On verra bien…
— Ha ! Voilà une bonne idée ! rétorqua mon usurpateur avec un sourire, sûr de lui.
— Non ! adjurai-je.
— Non ? Pourquoi non ? demanda Padoum.
— Je ne relis jamais mes textes, ou presque. Je n’ai que de très vagues souvenirs de ...

... ceux que j’ai écrits il y a longtemps.
— Ben voyons…
— Gufti Shank est drôle, dit un des autres hommes qui venaient d’arriver, je suggère que nous leur fassions faire des blagues chacun leur tour…

Tous le regardèrent, abasourdis. Il sourit puis continua :

— Oh, je plaisante, un peu d’humour…
— C’est pas le moment de rigoler, Patrick. Reste Digne.

Il y eut un silence, puis celui qui semblait être le chef reprit la parole :

— Pattie, je te donne cinq minutes pour me dire lequel est Gufti Shank. Après je les abats tous les deux…

Pattie hésita quelques secondes, nous regardant tour à tour, l’usurpateur et moi, puis elle sortit d’une poche une feuille de papier et un stylo, qu’elle posa sur la table, et nous dit :

— Écrivez-moi votre nom.

Qu’est-ce qu’elle attendait de nous ? Je ne comprenais pas. À moins qu’elle ne fût graphologue ? L’autre se plia au jeu sans dire un mot et s’avança vers la table, écrivit son nom, ou plutôt le mien, sur la feuille, puis se recula de nouveau. Pattie retourna la feuille pour que je ne puisse pas voir ce qu’avait écrit l’autre et me la désigna. Quelque chose revenait confusément à ma mémoire… J’y allai à mon tour, et, pris d’un espoir sans doute stupide, décidai d’écrire :Gufti Shan. Puis je reposai le stylo et me rassis en suppliant Pattie des yeux.

Elle consulta la feuille des deux côtés, s’attardant quelques secondes sur chacune de nos écritures, puis se tourna vers Revebebe et, confiante, lança en me pointant du doigt ...