1. Le repaire secret


    Datte: 21/11/2018, Catégories: nonéro, policier, revebebe, Auteur: Gufti Shank, Source: Revebebe

    ... comptai six personnes, quatre hommes et deux femmes, qui tournèrent la tête vers nous lorsqu’on entra.
    
    — Devinez qui j’ai attrapé ? lança la femme qui me conduisait.
    
    Personne ne répondit, évidemment.
    
    — Gufti Shank… reprit-elle.
    
    Tous rirent, sauf un, qui me toisait d’un air sombre. Je devinai que c’était celui qui usait de mon propre nom. C’était lui, l’intrus, pas moi !
    
    — Mais je vous jure que je suis Gufti Shank ! hurlai-je.
    
    Derechef, je reçus un coup dans les côtes. Je me pliai en deux sous la douleur.
    
    — Doucement, Padoum, dit l’un des hommes.
    
    Cette femme était donc la célèbre Padoum… Je l’observai un moment, craintivement, puis regardai celui qui avait parlé. Il me fit signe d’avancer et désigna un siège, dans le fond de la salle. J’y allai et m’y assis. Tous m’observaient et celui que je tenais pour un intrus prit la parole, hargneusement :
    
    — Il faut le liquider, c’est un espion, c’est sûr ! Un de ces salauds de la PAV !
    — Du calme, Gufti, insista l’homme qui semblait le chef. (D’entendre un autre se faire appeler par nom me rendait fou. Je bouillonnais mais parvins à me contenir.) Nous devons savoir qui il est, d’où il vient et pourquoi.
    
    Il s’approcha de moi et darda ses yeux vifs dans les miens, sans doute apeurés.
    
    — Qui êtes-vous ?
    — Je vous l’ai dit… implorai-je. Je ne vous mens pas !
    
    En une fraction de seconde, l’homme sortit de sa poche un pistolet qu’il appuya sur mon front, armant le percuteur.
    
    — Je n’aime pas qu’on se ...
    ... foute de moi…
    
    Je fermai les yeux, crispé, m’attendant au pire. Je sentis des larmes couler le long de mes joues. Je tremblai en m’entendant asséner une dernière fois :
    
    — Je suis Gufti Shank ! C’est cet homme qui vous trompe ! C’est un imposteur !
    
    Les yeux toujours clos, je sentis un vif mouvement devant moi et je reçus soudain un grand coup de poing sur la joue, qui me fit tomber de ma chaise. Je criai de douleur.
    
    — Bordel ! Tu vas te calmer ! hurla l’homme qui me braquait.
    
    Je rouvris les yeux. Il s’adressait à celui qui se faisait passer pour moi.
    
    — C’est plus fort que moi, je supporte pas ce connard !
    — Tu te calmes ! Tu recules, et tu me laisses gérer !
    
    Il me fit signe de remonter m’asseoir sur la chaise. J’obtempérai. Il m’observa un instant, paraissant hésiter. Puis il reprit :
    
    — Allez me chercher Pattie !
    
    Il y eut un silence.
    
    — Vous entendez ce que je dis ? Coquin, Merleenne, trouvez Pattie et ramenez-la vite.
    — Et on la trouve où ? demanda un homme.
    — Elle doit être en train de corriger… Viens, je sais où la trouver, répondit une femme.
    
    L’homme et la femme sortirent à toute allure. Je dévisageai ceux qui restaient. Si je comprenais bien, j’étais en présence de Revebebe en personne, ainsi que de Padoum. Qui étaient les autres, je n’en avais pas la moindre idée. Mon interrogatoire reprit :
    
    — Comment êtes-vous arrivé ici ?
    
    Je répétai presque mot pour mot tout ce que j’avais dit quelques minutes avant à Padoum, insistant sur le fait ...
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