Tante Gertrude - Histoires de Sexe

Tante Gertrude

... la valse, et bien d’autres pas en toute discrétion, même chez les religieuses certaines choses pouvaient tout de même se faire.
— Eh bien ! Gertrude, tu as bien de la musique quelque part… je veux bien moi esquisser une danse de salon avec cette jeunette. Et puis je t’abjure de lui raconter quelques-unes de nos sorties… vous savez Charlotte, nous n’avons jamais été des anges.
— C’est un peu pour cela que mon frère Armand, enfin ton père, ne m’aime guère et que nous nous sommes si peu vues toi et moi.
— Vous me raconterez tout cela ? J’y tiens, ma tantine, parce qu’à moi, voyez-vous, vous plaisez et j’adore vivre en votre compagnie.
— … ! Mon Dieu ! Fasse que le ciel préserve cette innocence le plus longtemps possible… Cette jeune femme mérite que l’on s’attache à elle. Alors c’est promis, je viendrai vous prendre par la main pour vous faire entrevoir ce « Paris by night » si cher à nos voisins anglais et si convoité par les copains du moustachu d’outre-Rhin !

Ensuite, en dévorant quelques mignardises sucrées, les deux femmes s’étaient livrées à un exercice difficile. Raviver des souvenirs sans vulgarité, alors que si j’en jugeais par leurs rires de gorge, ceux-ci avaient dû se révéler croustillants. Mais pour moi l’important, n’était-ce pas que cette vieille amie en visite me prit dans son giron ? Enfin, le oui timide de Gertrude n’était-il pas le pied mis dans un engrenage dont je n’avais encore qu’une idée bien vague ? Et le thé à la mandarine, pris lors de cette soirée n’avait-il pas un goût de liberté pour la pucelle que j’étais… encore !

À suivre…