1. Faits pour composer, non pour s'entendre


    Datte: 07/02/2018, Catégories: nonéro, articles, Auteur: Fred le Troll, Source: Revebebe

    ... aimer et condescendre ? Soupirer et s’apitoyer ? Désirer et mésestimer ? Je ne laisse pas de nourrir des doutes. N’y aurait-il pas là quelque motif à cyniquement s’exiler dans un pessimisme universel ?
    
    Il est vrai qu’à ce point, la seule parade dont dispose un homme honorable est, tout en restant gentil et prévenant, de ne jamais demander quoi que ce soit à aucune femme. Mais dans sa réserve il risque fort, alors, d’avoir des surprises, car l’ironie veut que cette pure réaction de défense constitue l’arme ultime en matière de drague. Être sollicitée ? Inacceptable au nom de la dignité ! Être ignorée ? Inenvisageable au nom de l’honneur !
    
    Cependant, en dépit de la tendance inéluctable au fiasco de toute relation intime homme-femme (à croire que Dominique Fernandez avait raison depuis le début), les vraies partenaires féminines existent, même s’il s’agit d’une espèce assez rare. Tous les hommes ne se tapent pas à longueur de vie l’infâme brouet noir des Spartiates et l’on peut toujours espérer tomber sur une vraie compagne de jeu. Quid des complicités authentiques ? Des solidarités fusionnelles ? Des gens heureux qui se nourrissent l’un de l’autre, du bonheur dont on a tendance à ne jamais rien dire ?
    
    Il n’y a pas si longtemps qu’on m’a cité le cas d’un couple totalisant près de 140 ans d’âge et qui continue à régulièrement s’ébattre, dans la joie et le bonheur partagés. Part émergée d’une furieuse passion mutuelle ? Cela va sans dire. Mais il convient de préciser ...
    ... que la dame y a toujours mis du sien, apparemment fort demandeuse, mais surtout incapable de maîtriser les manifestations de son plaisir. Ce bouleversant tapage n’est jamais allé sans quelque gêne vis-à-vis de l’entourage, mais il comble de bonheur un mari singulièrement motivé. Gageons que cette énergie féminine a largement contribué à le garder dans la place, en pleine forme, et que sans cet apport vital, d’une façon ou d’une autre, la chandelle aurait été soufflée depuis des lustres…
    
    La sagesse populaire affuble les femmes amères et acariâtres d’un sobriquet qui lie leur triste tempérament à leurs déconvenues sexuelles. Avec le temps, j’ai découvert que les « mal baisées » étaient d’abord et surtout des « mal-aimantes ». L’assurance que toute mal-aimante soit d’abord une mal-aimée consolerait probablement les bien-pensants, mais l’expérience apprend que les deux concepts ne s’inscrivent pas forcément dans une logique de vases communicants.
    
    Au demeurant, ce mal-amour commence souvent par elles-mêmes et leur propre corps : parlerons-nous des actes de pur vandalisme perpétrés par certaines au détriment de leur féminité ? Absence de tout maquillage et coupes de cheveux pénalisantes que la plupart des garçons récuseraient pour eux-mêmes, fagotages sac à patates censés masquer les formes, boulimie et prises de poids inconsidérées, chaussures plates et démarche de caporal de carrière, jeunes poitrines hâtivement amputées, sans véritable nécessité esthétique ou pathologique : ...