1. Faits pour composer, non pour s'entendre


    Datte: 07/02/2018, Catégories: nonéro, articles, Auteur: Fred le Troll, Source: Revebebe

    ... et d’évaluer son empire : prétention bouffonne à l’aboutissement forcément arbitraire, d’autant que l’appétit et son intensité sont choses personnelles. Ce que je sais en revanche, c’est que ce désir est imprévisible, aléatoire et évanescent. Elles peuvent avoir au ventre une faim dévorante ; la plupart vous diront qu’elle leur vient par le cœur, je prétends que c’est par la tête. Outre l’attrait de la nouveauté, cet appétit naît d’un regard subjugué, sous l’emprise d’une forme de soumission qui n’opère qu’en la circonstance. Elle se caractérise par une espèce de don ou d’abandon de soi aux intentions et aux attentions de l’autre.
    
    Il est d’ailleurs souhaitable, dans l’intérêt commun, que les femmes en passent par cette étape : fi des sinistres complexées et autres phobiques de l’odeur qui ne songent qu’à se dérober à la sensualité masculine en réglementant drastiquement l’accès à leur corps ! Fi des exclusives du sentiment qui se flattent d’opérer au seul nom de l’Amour, celles qui vous interdisent toute figure libre et vous astreignent à une unique figure imposée, ramenant constamment votre visage près du leur en se désolant faiblement : « Je suis là, moi » ! Fi des sinistres viragos dont l’ultime fierté consiste à garder le contrôle quoi qu’il arrive, celles pour qui se donner serait déchoir. Ce seront toujours des peine-à-jouir et de piètres compagnes de jeu.
    
    Les hommes, de leur côté, seraient-ils si réticents à se prêter aux fantaisies amoureuses de leurs ...
    ... partenaires ? Certes pas et je me serais moi-même senti assez joueur. Mais la femme ne manifeste d’ordinaire aucune exigence concernant le corps masculin. Il ne l’intéresse pas assez pour que lui vienne l’idée de s’amuser avec. La créativité artistique conforte d’ailleurs cette vue des choses. Là où l’homme est toujours tenté de représenter la féminité dans un érotisme triomphant, la femme se complaît chez les animaux, les fleurs et les visages d’enfants, éventuellement dans des formes féminines plus ou moins stylisées. Le corps masculin,a fortiori dans sa nudité, est manifestement absent de son imaginaire.
    
    « Pauvre Fred le Troll, il cause, il cause, mais il ne comprend absolument rien aux femmes ! » protesteront toutes celles qui affirment goûter les yeux sombres et doux dans un visage énergique, les larges épaules et les petites fesses musclées. Je ne doute pas une seconde que ces caractéristiques viriles parviennent à troubler la concentration des hétérosexuelles. C’est un fait indéniable, la beauté offre des avantages considérables. Quoi de plus bouleversant, n’est-ce pas, qu’un beau visage viril sur un corps d’athlète, avec une expression farouche dans un regard où perce une ombre de désarroi ? Et le désir féminin n’atteint-il pas ici son expression la plus authentique, sinon la plus noble ? Se lover contre un corps harmonieux et plein de force, dompter le farouche, effacer le désarroi… N’est-ce pas la mission dévolue à toute femme bien née ?
    
    Seulement les faits sont têtus ; ...
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