1. Faits pour composer, non pour s'entendre


    Datte: 07/02/2018, Catégories: nonéro, articles, Auteur: Fred le Troll, Source: Revebebe

    ... banals et ne dévoilent jamais, en dépit des intentions affichées par le documentaire, que des choix respectables, pleinement justifiés, toujours empêtrés dans l’embarras d’une retenue qui interdit d’afficher ouvertement le moindre désir vrai.
    
    C’est que les rares femmes à être sorties des sentiers balisés de la sexualité orthonormée ne sont pas assez folles pour le raconter à tout le monde, car après avoir longtemps risqué le pilori des moralistes, elles encourent à présent la vindicte des tenants de l’idéologie dominante, inévitablement ultra-féministe. Or l’affreux soupçon d’une honte abominable se dessine aussitôt : ne se sont-elles affranchies des limites du convenable que pour le seul plaisir d’un homme, consentantes certes, mais à leur corps défendant ? Ce qui est bien possible, effectivement…
    
    En revanche l’arrière-plan de ces documentaires est instructif, car il révèle deux phénomènes qui méritent d’être relevés. Le premier a trait à l’ignorance où certaines se trouvent parfois quant au fonctionnement de leur propre corps, ne parlons pas de l’exploitation de ses capacités. Il est d’ailleurs arrivé qu’au hasard d’un forum relativement sérieux, je tombe sur quelque angoissée, vaguement culpabilisée, qui avouait sa perplexité quant au plaisir. Gageons qu’elle ne se serait pas interrogée si elle l’avait connu. Cependant elle ne plaisantait nullement et j’ai moi-même pratiqué telle jolie fille souriante, équilibrée et sportive qui, de son propre aveu, ne dédaignait ...
    ... pas de galoper quelques milles en bonne compagnie, mais n’en recevait jamais aucune sensation particulière, quelle que fût la monte. Le continent noir évoqué par Freud serait-il donc aussi énigmatique que celui-ci le prétendait ? Certes, à partir du moment où certaines femmes sont étrangères à elles-mêmes, tandis que d’autres, qui ont tout compris, cultivent l’art du secret…
    
    Le second phénomène recouvre une condescendance très couramment partagée à l’encontre de la masculinité. « Trois mauvais coups sur cinq » a estimé Karine Lemarchand un jour de Grosses Têtes. En voilà une dont les prochains amants se sentiront en confiance ! Gageons que le score ne va pas s’améliorer dans le futur, si tant est qu’elle trouve encore des imprudents disposés à tenter de la satisfaire…
    
    Au vrai, quand ces dames s’abandonnent aux confidences, il apparaît que l’homme, dans l’exercice de la sexualité, est une créature vulnérable, obnubilée par les performances de sa zigounette si ce n’est par les centimètres, un être angoissé et plus anxieux de techniquement bien faire, sinon de faire mieux que les autres, que de plaisir partagé. Le mâle est donc très généralement marqué en arrière-plan par une forme d’incompétence qui déborde fréquemment sur le champ relationnel et comportemental, ce qui aide la pensée dominante à asseoir une évidente supériorité féminine, bien dans l’air du temps.
    
    Selon le positionnement affectif de la dame, l’homme en sort touchant ou lamentable. Or peut-on tout ensemble ...