Philippe, le rêve - Histoires de Sexe

Philippe, le rêve

... grand malade, tu rêves et me voilà bisexuel, transgenre ou je ne sais quoi d’autre et je devrais accepter d’être au service de tes fantasmes libidineux. Je devrais me soumettre à tes perversions sous prétexte que tu as remarqué ceci ou cela dans mon comportement. Oui, tu m’as quelquefois émoustillé par les récits de tes aventures érotiques ou tes allusions, ton sexe bandé contre mon corps ou tes attouchements, mais voilà, rien de plus. Si j’avais presque déjà oublié, je viens de te faire une pipe et effectivement je n’ai pas trouvé cela désagréable et alors ! Ah oui, ton rêve où je t’implorais de m’enculer et en plus j’aimais ça, le nirvana pour Lana, la femelle. Non merci, tu vas trop loin, tu n’es qu’un pauvre obsédé, ton addiction au sexe te perturbe l’esprit. Pour finir, tu penses que j’ai occulté cette face de ma sexualité et toi, le preux chevalier, tu me libères, va te faire foutre !

Une seconde de silence surpris par ma première véritable rébellion, il me réplique :

— Tu as peur de ta vérité, je comprends, je viens de t’ouvrir les yeux sur ta véritable nature, cela te fait peur. Tu as honte de l’assumer, tu me hais parce que je te l’ai révélée, c’est ton droit.

Long silence, je suis scotché par ses mots. Ils tombent comme des couperets avec évidence tant il est convaincu de son analyse. Elle n’est pas dénuée de vérités, le salaud, quoi lui répondre.

Il reprend la parole :

— Lana, tu peux refouler ce que tu es, refouler tes désirs, tu vivras dans le ...

... déni, la frustration comme jusqu’à aujourd’hui. Regarde la pauvreté de ta sexualité. Je t’ai fait part de mon désir, je ne te le réitérerai pas deux fois, pas de seconde chance. Je t’offre une chance unique d’explorer, de vivre pleinement ta vraie nature, avec ton ami, seuls dans ce cadre agréable, en toute sécurité et intimité. Si tu acceptes de vivre cette expérience, je suis certain qu’elle te révélera cette face cachée que tu rejettes. Je ferai de toi ma maîtresse, je te posséderai sexuellement uniquement si tu le désires, si tu le souhaites. Tu peux penser que je suis un connard, un psychopathe sexuel, dominateur, indifférent, froid, sans empathie, mais je suis tout le contraire, Lana, je te veux du bien. Demain tu me feras connaître ta décision.
— Stop, on arrête là, Philippe. Tu vas beaucoup trop loin, mon choix est définitif c’est NON. Demain matin, je rentre à Rueil, tu auras la gentillesse de me déposer à la gare, je ne veux plus entendre parler de toi et de tes sexo-psychanalyses à deux balles. Je te laisse à tes fantasmes de malade. Je vais faire un tour, il me faut changer d’air, ici c’est vraiment malsain.

Je me lève quitte le jardin, attrape dans l’entrée mon sac de voyage, j’en extrais quelques vêtements, mes Converses, mon walkman et me voilà parti.

Plus de deux heures plus tard, je rentre. Il est allongé sur un transat dans le jardin, un verre d’alcool à la main. Tourne la tête et me regarde :

— J’ai monté ton sac et préparé notre chambre, tu peux y ...