Philippe, le rêve - Histoires de Sexe

Philippe, le rêve

... n’avons-nous pas pris du plaisir ? C’est magnifique, il n’y a rien à ajouter.

Je souhaite vivre une véritable aventure charnelle avec toi, que tu sois mon amante. Oui, j’ai bien dit amante, je veux que tu cultives ton androgynie, voire un peu ta féminité et une sexualité libérée. Et j’allais oublier, je te prénommerai Lana, bien sûr seulement lors de nos rencontres intimes, le reste du temps tu seras Alan, l’hétéro. Pourquoi Lana, je vais te dire pourquoi.

Knock-out, KO, je viens de prendre un direct au foie. C’est un véritable cauchemar, comment en quelques heures je passe d’ami hétéro, puceau et timide à bisexuel tailleur de pipe et je dois devenir une amante féminine libérée sexuellement, me prénommer Lana, les bras m’en tombent.

Je l’interpelle,

— Mais pourquoi tu détruis notre amitié ? Pourquoi tout a basculé entre nous en quelques heures ? Tu veux faire de moi une amante au service de ton plaisir, depuis plus de dix ans que nous sommes amis, jamais mon comportement avec toi ni avec personne n’a été ambiguë et surtout en aucun cas je n’ai laissé penser que j’étais une folle homo. J’ai honte de ce que tu penses et de ce que tu veux faire de moi, honte de ce que je viens de faire, je me sens souillé. J’ai cédé par faiblesse, tu as toujours su utiliser de ma naïveté. Je n’ai aucune force de caractère, certes, mais je ne suis ni homo ni femelle, j’aime les femmes, je refuse d’être un jouet sexuel ton service. Oui, mon physique est efféminé, mais tu connais très ...

... bien mes soucis et ce n’est pas une raison pour m’appeler Lana ! Dis-moi que je rêve, que tout cela n’est qu’un cauchemar. Machiavélique pervers, voilà ce que tu es, je ne comprends pas pourquoi tu exiges tout cela de moi, comment pourrais-je en avoir envie d’une telle dégradation.
— Alan, calme-toi, tu me connais depuis longtemps, je ne suis rien de cela, je suis un hétéro convaincu et plutôt dominant, mais souviens-toi de mon rêve, ce rêve est devenu récurrent, obsessionnel, écoute-moi un instant, je te raconte :

Voilà comment est né mon désir, mon obsession. Ce rêve prémonitoire, devenu récurrent, m’a offert un autre regard sur toi. Je n’avais jamais désiré un homme et pourtant ce désir violent que tu as fait naître en moi, avec aucune femme je ne l’ai ressenti. Tu es le fruit défendu, ni tout à fait masculin, ni tout à fait féminin, cela te rend encore plus désirable. Je me devais de te révéler, de libérer ta véritable sexualité.

Je conçois que ce soit un choc psychologique pour toi, mais je me devais de t’ouvrir les yeux pour espérer vivre cette aventure avec toi.

Nous sommes majeurs presque adultes, suffisamment conscients de nos désirs. Accepte ta véritable nature, tu ne peux bien sûr la rejeter. Mais ce comportement sexuel, ton androgynie, sa douce pointe de féminité, n’est ni une tare ni une maladie, c’est un don et demain, si tu l’acceptes, tu le vivras pleinement épanoui et heureux ou heureuse.

Je sors de mon silence léthargique :

— Malade, tu es un ...