1. Fauna, je suis à toi (1)


    Datte: 14/07/2022, Catégories: Lesbienne Auteur: airdepanache, Source: Xstory

    ... contre la mienne. Elle vint plaquer une main raide sur le haut de mon torse, entre mes clavicules et la naissance de mon cou. L’autre désordonnait les mèches de mes cheveux, caressait mes épaules, mes sourcils et mes joues.
    
    — Tu te souviens de ce que tu m’as dit, quand on était petites ? Quand on s’est dit adieu ?
    
    Sa voix, désormais, n’était plus qu’un feulement, un ronronnement ouaté et tiède dans lequel j’avais envie de me perdre, et qu’elle venait susurrer tout près - trop près - de mon visage, à moins d’un centimètre de ma bouche
    
    — J’ai dit que… j’étais à toi.
    
    C’était la réponse qu’elle attendait. Souriante, elle rayonnait, me contemplant avec quelque chose qui ressemblait à de l’admiration, ou peut-être de l’appétit. Jamais personne ne m’avait regardé comme ça.
    
    En proie à des émotions qu’elle avait de plus en plus de mal à réfréner, elle se mordit la lèvre inférieure, avant de me susurrer des mots qui n’étaient destinés qu’à moi, ses lèvres dansant devant ma bouche jusqu’à la frôler :
    
    - Oui ma poupée, tu es à moi… Je ne peux pas exprimer à quel point je suis chanceuse de t’avoir retrouvé. De continuer en tant qu’adultes cette amitié que nous avons dû interrompre autrefois. Tu es la personne la plus importante pour moi… Si seulement tu voyais comme tu es belle à mes yeux…
    
    Elle plaça ses doigts autour de mon cou, sans m’étrangler mais en serrant juste assez pour me faire comprendre qu’elle avait le contrôle total. Avec l’autre main, elle sillonna ...
    ... mon visage avec tendresse, et vint entrouvrir ma bouche du gras de son pouce.
    
    Comme paralysée, j’étais incapable de réagir. Mon cœur battait aussi vite que celui d’un oiseau en cage. Je mourrai d’envie qu’elle m’embrasse. Mon corps était ébouillanté de honte et de désir. Je sentais que quelque chose de chaud et d’humide était en train de se passer dans ma petite culotte. J’avais faim. J’avais peur. J’étais perdue. J’étais bien.
    
    Fauna pencha la tête sur le côté. Comme au ralenti, elle franchit les millimètres qui séparaient nos lèvres.
    
    — Non !
    
    D’un cri, j’émergeai de cette hypnose. C’était comme se réveiller brutalement d’un rêve. Reprenant mes esprits, je repoussai maladroitement Fauna.
    
    — Non, je ne veux pas… Ne m’embrasse pas…
    
    À ma grande surprise, mon amie éclata d’un rire sonore :
    
    — Oh ? Tu croyais vraiment que je voulais t’embrasser ?
    
    Elle gloussa comme si la situation l’amusait au plus haut point, puis elle se réfugia dans le creux de mon épaule, déposant sur l’arête de mon cou trois baisers appliqués qui me firent frémir de plaisir.
    
    Puis elle s’éloigna, me sourit à nouveau, tourna les talons sans se retourner et me laissa plantée là, sous le choc, toute conne et torturée par un mélange de culpabilité, d’excitation et de frustration.
    
    — Je te rappelle, OK ? me dit-elle juste avant que la porte se referme.
    
    Pas la peine de tenter de comprendre le comportement contradictoire de Fauna, ni même les propres errements de mes envies. J’en étais ...
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