Rue Férou - Histoires de Sexe

Rue Férou

... féminin. De mes lectures et de ce que j’avais entendu dire par des amis soi-disant plus expérimentés, j’avais tiré la conclusion qu’il suffisait de suivre son instinct et de se servir avec beaucoup d’enthousiasme de ses doigts et de sa langue pour conduire sa partenaire au bonheur. Danielle me détrompa très vite : « Une chatte, me dit-elle en me repoussant, ça ne se houspille pas, ça se caresse ». Suivirent à cela d’inoubliables moments à l’issue desquels j’avais appris entre autres ce qu’était un clitoris et, qu’on use de ses doigts ou de sa langue, avec quelle délicatesse, il convenait de l’honorer. Naturellement, l’enseignement de cette théorie fut accompagné de travaux pratiques dont mon initiatrice se montra si satisfaite qu’elle m’en récompensa en m’offrant la première fellation de mon existence. Après ces préliminaires, nous passâmes à d’autres jeux et, pour moi, à d’autres découvertes.

J’aimerais dire qu’il y eut d’autres nuits, mais nature et hasard font parfois très mal les choses. Quand je la retrouvai le lendemain soir, Danielle m’apprit que ses règles l’empêchaient de faire l’amour. Nous nous contentâmes d’une balade à la fin de laquelle, elle me donna un rendez-vous deux jours plus tard. Je n’y vins pas. Mon père, s’étant par hasard trouvé libre plus tôt que prévu, avait avancé le départ de nos vacances familiales. Dès mon retour à Paris, je me précipitai rue Férou(entre temps, je m’étais rappelé que c’est là qu’Alexandre Dumas avait logé Athos). Danielle n’était plus là et personne ne connaissait sa nouvelle adresse. Je la cherchai en vain tout le reste de l’été… Puis il y eut la fac, la politique, de nouveaux amis et d’autres amours. J’ai longtemps cru que je pourrais l’oublier, mais c’était sans compter les statues de Maillol.