Rue Férou - Histoires de Sexe

Rue Férou

... énorme sapin, je m’y assis. De là, je voyais tout ce qui se passait et, pendant que les disques s’enchaînaient, je pus ruminer tranquillement mon dépit. Soudain, quelqu’un éteignit les lampes qui éclairaient la scène. Même si la terrasse était toujours encombrée, l’obscurité n’était pas suffisante pour m’empêcher de voir que Danielle était toujours en compagnie du même partenaire. Mes dernières illusions s’évanouirent. Le « Dommage ! » du métro était donc un mot d’adieu.

Je maudis mes parents, leurs exigences et ma propre lâcheté. Pourquoi m’être montré si bêtement obéissant ? Puis la colère et l’amour-propre prirent le dessus. Qu’avais-je à me reprocher ? Rien, sinon d’avoir été honnête. Au fond, cette fille n’était qu’une garce… Si elle avait eu pour moi la moindre ébauche d’affection, elle aurait compris mes raisons. Mais non, elle avait dû penser qu’avec ma naïveté et mon inexpérience elle ferait de moi ce qu’elle voudrait. Dès qu’elle avait vu que je n’étais pas prêt à me plier à ses quatre volontés, j’avais cessé de l’intéresser. En ce moment, elle se moquait peut-être de moi avec ce type que je trouvais de plus en plus haïssable.

Arrivé à ce point de mes réflexions, je décidai qu’il ne me restait qu’une chose à faire : quitter la fête. J’abandonnai mon refuge et me dirigeai droit vers la terrasse. J’y arrivai à un moment où, le silence se faisant entre deux airs, les couples se séparaient. Danielle quitta de son cavalier et vint vers moi.

— T’étais où ?

Pas ...

... de doute, c’était à moi qu’elle s’adressait.

— Par là ! dis-je, en montrant l’ombre du parc.
— Ah bon ! Qu’est-ce que tu faisais ?

La vérité n’était pas reluisante, je mentis effrontément :

— J’avais mal à la tête. Il fallait que je souffle un peu…
— Et maintenant, ça va ?

Ma parole, pensai-je, on dirait qu’elle s’inquiète. Je répondis que oui, que ma migraine était passée et je me sentais parfaitement en forme.

— Tant mieux ! on va pouvoir danser !

Le prétendu rival n’était plus là. Il gesticulait près de la sœur aînée de Clara. Danielle s’impatienta :

— Alors tu viens ?

J’oubliai mes élucubrations et je fis de mon mieux pour la suivre. Tout en dansant, elle me dit qu’il était temps que je fasse mon apparition.

— Si tu n’étais pas revenu, me dit-elle, je serais partie. Ce type est d’un pénible. Il essayait de me draguer et c’était plutôt lourd. Heureusement, je t’ai vu arriver. Alors j’ai dit : voilà mon copain. Ça l’a fait fuir.

Ne trouvant rien d’intelligent à répondre, je lui pris la main pour l’attirer à l’écart, et bientôt l’ombre du parc nous accueillit. Pour y être déjà venu, je savais qu’à proximité du mur ceinturant la propriété, il y avait une minuscule clairière où nous ne risquions pas d’être dérangés. J’y conduisis Danielle.

C’est là que pour la première fois je goûtai au sexe d’une femme. J’avoue qu’au début ce fut de façon assez peu satisfaisante… Mes premières expériences n’avaient pas suffi à faire de moi un expert du sexe ...