1. Version française


    Datte: 31/05/2022, Catégories: fh, Collègues / Travail amour, cérébral, revede, vidéox, caresses, pénétratio, jeu, portrait, québec, rencontre, Auteur: Amarcord, Source: Revebebe

    ... surplombait, méconnaissable, mais charmante : couverte d’un chapeau de paille, et vêtue d’une salopette légère, brodée d’un logo : « Le Panier du Potager ».
    
    — Vous ?
    — Oui et non. J’ai changé de vie, changé de déguisement aussi.
    — Celui-ci vous va à merveille. Laissez-moi deviner. Belle des Champs ?
    — Tu regardes trop la télé, Paul. Et puis lors notre dernière rencontre, je me suis plutôt comportée comme la reine des pommes.
    — On se tutoie, à présent ?
    — Nous ne sommes plus en affaires. Et ce n’est pas comme si on n’avait jamais fait patauger nos petits fantasmes cochons ensemble. C’est donc « tu ».
    — Pas trop tôt…
    — Je sais. Je plaide coupable. Si tu veux tout savoir, je suis lassée du rôle de froide pétasse arriviste.
    — Tu y étais pourtant très crédible.
    — Deux ans de cours Florent, ça aide pour camper un rôle. Même ou surtout quand on abandonne ensuite ses rêves de comédie pour entreprendre une carrière de businesswoman…
    — Tout ça, c’était donc un jeu ?
    — L’assurance, la maîtrise, masquer ses vulnérabilités ? Oui, bien sûr. On a tout intérêt à se munir d’une carapace quand on est femme et ambitieuse, dans ce milieu frelaté. Maintenir la distance, pour mieux manipuler.
    — Et tu as beaucoup manipulé ?
    — Au figuré, sans cesse. Au propre, tu es la seule exception. Oublie le mot « accident ».
    — Il y a longtemps que je l’ai effacé.
    
    Elle ne releva pas autrement que d’un merveilleux sourire. Et m’expliqua en quelques mots qu’en attente d’autres projets ou ...
    ... envies, elle avait provisoirement décidé de donner un coup de main à sa sœur, qui venait de lancer une exploitation fruitière et maraîchère bio dans leur région natale. Elle se chargeait des finances, du commercial, de la communication, mais n’hésitait pas non plus à mettre la main à la pâte, et c’est d’ailleurs ce qui lui plaisait le plus dans cet exil campagnard, en lui offrant un grand bol d’air frais, après la lucrative, mais brutale interruption de sa carrière télévisuelle.
    
    Sa sœur apparut bientôt, et mis à part l’uniforme, leur ressemblance n’était pas frappante. Je n’eus pas droit aux présentations en bonne et due forme : l’aînée semblait plutôt sympa, mais débordée, et elle se mit à la gronder gentiment.
    
    — Alix, tu veux bien remettre à plus tard tes conversations galantes ? C’est le coup de feu, là, on n’arrive pas à suivre ! Tu feras ton cinéma une autre fois, ici on n’est pas chezCanaille, mais dans la vraie vie. Excusez-moi, Monsieur, c’est dit sans hostilité particulière. D’autant que vous êtes charmant, ajouta-t-elle en donnant un coup de coude à sa cadette. Et puis n’hésitez pas à filmer notre logo !
    — Quand il est si bien porté, c’est une évidence !
    
    Les deux sœurs prirent la pose, s’amusant de mes instructions blagueuses.
    
    — Voilà, vous êtes dans ma boîte. Plus question de vous échapper !
    
    L’allusion, elle, n’échappa pas à Alix, qui retarda encore quelques instants le moment du service.
    
    — Tu vois, déjà le devoir m’appelle… Que je diffuse des navets ...
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