Version française - Histoires de Sexe

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... Adèle. Son adorable postérieur était moulé dans une jupe minimaliste, et ses longues jambes gainées de cuissardes en daim. Elle nous précéda pour entreprendre le long parcours dans les couloirs de la boîte, ce qui offrit à mon pote un point de vue imprenable sur les cuisses divines de la jeune femme, depuis la chaise roulante que je poussais, et où il avait pris place pour ménager ses membres à peine consolidés. Raffermi, il l’était sûrement, au moment où elle nous fit enfin entrer dans une salle de réunion immaculée.

— Puis-je vous offrir quelque chose à boire ?
— Un verre d’eau, merci…
— Je vous amène ça. Et je préviens tout de suite Monsieur de Mesmaeker de votre arrivée. C’est lui qui signe les contrats, désormais.
— Comment ça ? Alix Averseng ne nous rejoint pas ?

Adèle me fixa, aussi interdite que navrée.

— Vous ne lisez pas la presse ? Vous n’avez pas vu queCanaille But a été rachetée par un nouvel actionnaire ?
— Peut-être, oui. Mais qu’est-ce que ça change ?
— Le nouvel homme fort veut mettre en place ses propres équipes. Toute la direction a été décapitée jeudi. Alix aussi, en dépit de ses brillants résultats.
— Mais c’est une catastrophe !
— C’est bien mon avis. Son équipe est dégoûtée. On envoie nos CV partout.
— N’hésitez pas à me transmettre le vôtre, intervint Didier en lui tendant sa carte.

La suite de la réunion se déroula pour moi dans un brouillard complet. De Mesmaeker se pointa volontairement en retard, tenta l’intimidation, ...

... prétendit qu’il ne signerait jamais à de telles conditions, mais Didier géra parfaitement la négo sans faire la moindre gaffe, et l’affaire fut conclue. Je flottais, les yeux perdus dans l’aquarium géant enchâssé dans la paroi, aussi inerte que les poissecailles colorées qui nageaient dans l’ennui en se tournant les nageoires la bouche ouverte.

— Paul ? Paul ! PAUL !
— Hein… quoi ?
— Monsieur de Mesmaeker voudrait savoir si tu connais l’identité de Monsieur et Madame X, les voix mystères du programme. Tu sais comment les contacter ?
— Aucune idée…

Et s’agissant d’elle, c’était la stricte vérité, hélas.

⁂

Bien entendu, je remuai ciel et terre pour la retrouver. En vain. Pas d’adresse à Paris : elle devait avoir un numéro privé. Ses comptes sur les réseaux sociaux ? Effacés. Elle avait brûlé ses vaisseaux, partie pour je ne sais quelle guerre. Je fis le siège d’Adèle, lui donnai rendez-vous dans un café, l’implorai de me livrer ses coordonnées. La jeune femme parut embarrassée, elle promit simplement de transmettre mes messages, au cas où elle l’aurait elle-même au bout du fil.

— Laissez-lui du temps, Paul. Le choc a été rude, la déception immense. Et puis, Alix est un peu sauvage. Il faut du temps pour l’apprivoiser. Acceptez-la telle qu’elle est. Ayez confiance. Elle resurgira bientôt. Elle vous recontactera, c’est certain.
— Qu’est-ce qui vous fait dire ça ?
— Ça fait six mois que je vous la passe, chaque lundi, au téléphone. Après l’avoir vue se concentrer de ...