Version française - Histoires de Sexe

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... repas d’affaires. » Elle raccrocha, un peu embarrassée.

— Excusez-moi.
— Je vous en prie.
— Pour le mensonge.
— Je ne vous pose pas de question…
— Je n’ai pas grand-chose à cacher. Je ne vis pas vraiment en couple. Mais j’entretiens une relation avec un homme, elle est un peu difficile à définir. Je suis une fanatique du travail, et donc une intermittente du sentiment, je suppose. Il semble s’en contenter. Peut-être même cela l’arrange-t-il. Qui sait ?
— Dans ce cas, je ne sais plus si je dois l’envier, le plaindre ou l’accabler.
— Et vous, Paul, à qui votre cœur appartient-il ? a-t-elle dégagé en touche.
— La dernière locataire a fait ses valises et ses caisses, même si elle a eu la délicatesse de ne rien abîmer. L’état des lieux précise : propre, état correct, amateur de musique et donc un peu bruyant, chaleureux à défaut d’être luxueux. Faire offre.
— Attention, j’ai déjà levé l’option sur votre voix. Elle n’est plus sur le marché.
— Je n’aurais jamais dû me vendre par appartements.

La bonne humeur est revenue, nous avons entamé le trajet du retour. Et puis alors que nous traversions la passerelle, une averse torrentielle est tombée.

— Là, on a tout intérêt à bouléguer.
— Comment dites-vous ?
— Se presser. Vous êtes berrichon. Je suis toulousaine.
— Cet accent-là manque à nos enregistrements !
— Et pour causeu, boudu ! Je l’ai effacé en arrivang à la capitaleu !
— Quel dommage ! Promettez-moi de l’utiliser la prochaine fois !
— Et encore quoi ? Ça ...

... ne plaira pas à Momo.
— Moi, ça m’enchante.
— Peut-être, mais vous êtes hors cible, Paul.
— Ce n’est pas faux.
— J’en étais sûre : vous n’aimez pas le foot.
— Et ce n’est pas tout.
— Ah bon ?
— Je préfère les brunes. Et les petits seins.
— Un homme de goût. Vous regardezArte, sans doute.
— Non, je vous regarde. Et vous avez rougi !
— Vous êtes incorrigible.
— Je suis sous le charme, Alix. Sans voix. Vous êtes belle à frémir.

Nous étions trempés. La pluie avait collé ses cheveux sur son front, ça lui faisait des yeux plus grands que jamais, qui me propulsaient tout droit vers le quai des brumes. Elle savait parfaitement que dans un instant, j’allais l’embrasser. Je crois qu’elle l’attendait. Et puis Adèle est arrivée en courant sur le trottoir, un sandwich à la main, et elle a cru bien faire en nous abritant sous son parapluie.

— Merci pour la balade, Paul. J’ai passé un moment délicieux. On remettra ça ?
— Même s’il pleut ?
— Surtout s’il pleut.

⁂

Nous nous réunîmes la semaine suivante pour l’ultime enregistrement de la saison. Alix était particulièrement en beauté, vêtue d’un chemisier uni et d’une petite jupe courte, m’offrant une vue vertigineuse sur ses longues jambes. Je la trouvai un peu tendue, préoccupée.

Momo n’était guère plus en forme : c’est en pure panique qu’il nous vit arriver alors que le local se vidait des occupants précédents, une brochette de présentateurs du service des sports venus tourner dans le fameux canapé une séquence ...