Latifa reprend du service - Histoires de Sexe

Latifa reprend du service

... que nous soyons arrivées à son étage, à lui dérober son soutien-gorge qui sent divinement bon sa sueur de femme.

Dès que nous avons franchi sa porte d’entrée, je me fige, glacée par une vision de cauchemar. Je ne peux plus parler ni bouger, les yeux braqués vers ce qui m’effraie. De l’endroit où elle se trouve, Élodie, qui ne peut pas voir pourquoi j’ai peur, prend ma réaction au sérieux et son réflexe de policière aguerrie agit aussitôt : en une fraction de seconde, elle me plaque au sol, se couche en protection par-dessus mon corps immobilisé et dégaine son arme de service en direction de l’ennemi vers lequel se tourne mon regard. Mais dès qu’elle découvre le pot aux roses, elle éclate de rire.

— C’est ça qui t’a fait peur ?

Elle saisit délicatement la bête par l’une de ses huit pattes. Il s’agit d’une grosse araignée qui se trouvait au milieu du mur de l’entrée, et qu’elle jette par la fenêtre du dix-huitième étage. Le fait qu’elle soit capable de la toucher avec ses doigts, alors que je ne suis même par capable de la regarder de près, me trouble.

— Tu ne l’écrases pas ? C’est dégoûtant ! J’ai horreur de ces bestioles ! Et si elle tombe dans le cou de quelqu’un, en bas ?
— Ha ! Dans cette éventualité, j’aimerais bien que ce soit dans celui de la maire de Nantes : ça lui apprendrait à nous empêcher de circuler en été, avec tous ses travaux de canalisations d’eau chaude ! D’ailleurs, les araignées mordent rarement les humains, et quand ça arrive, ce n’est pas ...

... bien méchant, à moins d’être allergique à leur venin. L’écraser ? Pauvre bête, elle est toute innocente et ne nous a rien fait. Remarque : c’est un bel animal. On n’en voit pas beaucoup, de cette taille. Ce doit être parce qu’il a fait assez chaud, ces derniers jours : les œufs ont dû éclore. Tu aimerais, toi, te faire trucider par un immense balai, ou une godasse, qui tombe soudain du ciel pour t’écrabouiller ? Non, j’ai beau être armée en permanence, parce qu’il y a dans cette ville tant de gens qui m’en veulent à mort qu’on ne sait jamais, je ne suis pas une tueuse ! Alors comme ça, tu as la phobie des araignées ?
— Comme la plupart des femmes, non ?
— Si c’est le cas, je ne dois pas en être une vraie… Enfin, il y a une part masculine en chacune de nous.
— D’ailleurs, j’ai un petit cadeau pour toi ! Je n’allais pas venir les mains vides. Regarde !
— Il ne fallait pas : c’est moi qui t’ai demandé de venir, pour m’aider dans une enquête, dit-elle en ouvrant son paquet. Ah, effectivement, avec ça, je serai encore moins féminine.

C’est un godemiché qui se porte à la taille, avec des sangles ajustables. Je l’ai trouvé dans un sex-shop, près de la gare, en arrivant à Nantes.

— Voyons, dit-elle, je suis certaine qu’il lui ira très bien. Voici donc Rocco-Calinours, l’étalon en peluche, celui qui ne débande jamais, annonce-t-elle en fixant l’objet autour de la taille de l’ours qu’elle vient de gagner. Avec son cœur tout rose et sa grande bite rouge en plastique, on va ...