1. Un cavalier sur le toit


    Datte: 29/04/2021, Catégories: fh, historique, Auteur: André 59, Source: Revebebe

    ... de revenir. Finalement, c’était la guerre qui s’était chargée de le ramener.
    
    Sa rêverie est brusquement interrompue par les ordres aboyés par son chef de corps. Au milieu du cliquetis des chenilles et du rugissement des moteurs, les Sherman et les half-tracks s’arrêtent sur la place d’une petite ville. Pavoisée de drapeaux blancs, elle semble riche et prospère. Ces vallées sont restées loin de la guerre, échappant aux bombardements et aux combats terrestres.
    
    Après les salutations d’usage faites par le bourgmestre, les autorités municipales se mettent à la disposition des troupes françaises. Soldats et officiers touchent des billets de logement et se dispersent au gré des affectations. Henri se voit ainsi attribuer une chambre chez un petit notable, pharmacien. Ce dernier l’accueille avec courtoisie mais ne cache pas une certaine froideur. Quoi qu’on en dise, pour la plupart des Allemands, les Français arrivent dans les fourgons des Américains. Ils ne sont que des figurants.
    
    La maison est cossue : sièges en cuir, TSF, vaisselle de porcelaine. Tout respire la prospérité, mais en pénétrant dans la salle de séjour, Henri aperçoit la photo d’un homme en uniforme, sans doute le fils de la maison ; ses notions d’allemand lui permettent d’apprendre qu’il a été porté disparu en Russie. La conversation s’arrête là, le pharmacien laissant à sa belle-fille le soin de monter à l’intrus la pièce qui lui est attribuée à l’étage.
    
    Elle est assez mignonne, et Henri s’amuse de ...
    ... l’air qu’elle arbore. À la voir, on dirait qu’elle est prête à l’ultime sacrifice. Elle montre à Henri où se trouve la chambre, le bureau, le cabinet de toilette. En bon français, elle se dit disposée à répondre à ses moindres désirs ; mais notre cavalier est épuisé, et il se contente de se prélasser dans un bain chaud et lui ferme la porte au nez avec un sourire las. Puis il s’endort d’un sommeil lourd et sans rêves.
    
    Le lendemain, rasé de frais, reposé, il rejoint ses hommes ; et là, il apprend la mort d’un copain. Absurde. La guerre est finie mais le malheureux, au cours d’une patrouille de routine, a sauté avec sa Jeep sur un champ de mines non signalé. Cette catastrophe remet tout le monde devant la réalité : la vie militaire reste un jeu dangereux, même en temps de paix.
    
    De retour de « popote » en début de soirée, Henri trouve la jeune femme seule en train de ranger quelques objets dans sa chambre. Elle a déjà préparé un bain. Lorsqu’il sort du cabinet de toilette, elle est toujours là et s’informe à nouveau pour savoir « s’il n’a vraiment plus besoin de rien ». Elle n’a pas le temps d’en dire plus qu’il l’attire à lui, ses mains fouillent son déshabillé élégant. Au diable les bonnes manières ; Henri la prend dans ses bras et la porte dans son lit. D’elle-même, elle se dénude et s’étend sur le dos, ses cheveux auburn s’étalant sur l’oreiller. Confondu devant tant d’attention, il enlève galamment son pantalon et sa chemise et fait choir son caleçon à ses pieds. Il la ...
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