1. Mon patron, cet abruti (5 / 7)


    Datte: 07/09/2020, Catégories: vidéox, nonéro, policier, Auteur: Anne Grossbahn, Source: Revebebe

    ... contenu ? Vous en a-t-elle seulement parlé ? Vous a-t-elle expliqué ce qu’elle comptait en faire ?
    
    Mes yeux voyagent de Darville à Cheryl. C’est à peine si je vois les deux autres gaillards, qui se tiennent en arrière en se contentant d’observer et écouter. Le visage de l’eurasienne est à présent marqué par les coups. Une petite tache sombre près de sa pommette droite témoigne d’une des torgnoles précédentes ; et sa joue gauche est rouge et légèrement gonflée. Je devine la peur dans ses yeux sombres légèrement bridés, mais je ne puis dire s’il s’agit de la peur physique que doivent lui inspirer nos ravisseurs, ou de la crainte d’entendre Darville me faire certaines révélations.
    
    — Elle ne vous a rien dit, bien sûr, reprend doucereusement mon patron. Ou alors, elle vous a sorti une fable quelconque pour vous embobiner.
    
    Je me rappelle la réticence de Cheryl à me mettre dans la confidence, soi-disant pour me préserver d’un grand danger, et je sens qu’elle ne m’a pas tout avoué, et que ce qui pourrait être dit entre ces murs sombres ne lui convient certainement pas.
    
    — Alors, continue Darville d’une voix posée, si vous m’aidiez un peu à récupérer mon bien, je pourrais me montrer gentil avec vous, et vous rendre la liberté.
    — Ne l’écoute pas ! m’avertit Cheryl. Il ment !
    
    Avec effroi, je m’attends à ce que Darville se jette sur elle avec une paire de tartes en cadeau, mais il se contente de ricaner.
    
    — Je mens, mademoiselle Lang ? Très bien. Mais si je suis un ...
    ... menteur, vous en êtes une autre, n’est-ce pas ? Alors, nous sommes quittes !
    
    Il se tourne vers moi, mais, tout en me parlant, il jette de rapides regards en direction de Cheryl.
    
    — Et si je vous offrais une petite séance de cinéma, Marielle ? Qu’en dites-vous ?
    
    Du cinéma ! Comme s’il n’en faisait pas déjà depuis tout un temps !
    
    — Vous aimez le cinéma ? insiste-t-il.
    — Le cinéma ?
    — Mais oui, ajoute Darville en souriant. Il faut que je vous apprenne que votre collègue Mademoiselle Lang, outre ses tendances mensongères, est également une excellente comédienne. L’un va d’ailleurs bien avec l’autre, vous n’en disconviendrez pas ! Je pourrais vous donner un bref aperçu de son talent. Qu’en pensez-vous ?
    — Salaud ! crache Cheryl.
    
    Darville sourit, n’ayant visiblement plus envie de cogner. Aurait-il mal aux mains ? Derrière lui, ses deux acolytes se bidonnent en sourdine.
    
    — Je savais bien que ça vous ferait plaisir, ma chère, ironise-t-il. Venez, Marielle.
    
    Je vois Cheryl qui s’effondre sur le divan, le visage entre les mains, tandis que Darville et ses complices me saisissent si bien les bras que tout le reste est obligé de suivre, et m’entraînent hors de la pièce dont ils referment la porte à clé. Nous longeons le couloir dans l’autre sens, et l’homme à la salopette ouvre la première porte, située à proximité de l’escalier. Je suis surprise de trouver là un petit bureau, presque d’une propreté clinique comparé à ce que j’ai pu voir jusqu’alors en ces lieux, ...
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