Mon patron, cet abruti (5 / 7)
Datte: 07/09/2020,
Catégories:
vidéox,
nonéro,
policier,
Auteur: Anne Grossbahn, Source: Revebebe
Résumé du chapitre précédent :
Les affaires se compliquent. Cheryl n’est pas venue au bureau, et m’appelle à son secours. Elle est poursuivie par Hubert Darville et par Devreux, le concierge, pour une obscure affaire d’espionnage russe à laquelle je ne comprends pour ainsi dire rien. La seule chose évidente est qu’on est dans une belle panade, et davantage encore quand les deux cinglés nous tombent sur le râble au moment où on s’y attend le moins !
Vendredi 12 septembre (deuxième partie).
Pendant que Devreux nous menace de son flingue, Darville se secoue et s’approche, tendant la main vers ma collègue.
— Donne, dit-il sèchement.
— Qu… quoi ?
— T’as bien compris. Donne.
Le filet de sang à moitié séché qui lui macule le front et lui injecte les yeux lui donne un aspect vaguement effrayant, genre Christopher Lee avant un rendez-vous chez le dentiste, et en plus il regarde Cheryl d’un air franchement mauvais. Je présume qu’il n’aime pas les coups de chat de bronze sur le crâne, mais il ne doit probablement pas y avoir que ça qui le mette en rogne.
— Je… je ne sais pas de quoi vous parlez.
La main de Darville fuse à grande vitesse, et Cheryl se prend une gifle magistrale, qui l’envoie valdinguer vers le salon. Elle s’effondre dans un fauteuil, tandis que je hurle un bon coup.
— Toi, la blondasse, tu la fermes ! me jette Devreux en agitant son arme.
— Du calme ! tempère Darville au moment où je choisis sagement d’arrêter de brailler.
Il me regarde, ...
... avec un air aussi salace que mauvais, et le petit sourire revient sur le bas de son visage, mais uniquement là. Pas question de lui voir des pattes d’oie à la Drucker.
— Mademoiselle va être sage.
Il s’avance vers Cheryl, qui a les larmes aux yeux et renifle bruyamment.
— Alors ? Je dois les prendre moi-même ?
Cheryl ne répond pas, alors Darville l’empoigne par les cheveux, façon catcheur de foire, et l’oblige à se lever.
— Elles sont dans ta poche ? Réponds !
Son autre main part en exploration, tandis que Cheryl gémit sous la pogne qui lui tord la chevelure.
— Elle ne les a plus ! je crie avant qu’il lui froisse vraiment les tifs.
Ils se tournent tous les deux vers moi, mais il ne lâche pas ma collègue.
— C’est toi qui les as ? demande Devreux.
— Ne dis rien ! crie Cheryl.
Mais son cri se mue en un tel gémissement de douleur que je comprends soudain qu’elle a vraiment mal.
— On ne les a plus ! dis-je rapidement.
— Ah bon ? ricane Darville.
— C’est vrai ! On s’en est débarrassées !
— Je n’en crois rien.
— Vous pouvez tout fouiller, vous ne trouverez rien !
— C’est ce qu’on va faire.
— Allez-y. Vous perdrez votre temps.
Je suis soufflée par mon audace, bien que j’aie le trouillomètre à moins un, mais je vois que mes paroles commencent à faire de l’effet.
— Où sont-elles ?
— À la poste !
— À la poste ?
— Oui. On l’a fait tout de suite, parce que c’était trop dangereux de les tenir sur nous.
— C’est de la blague ! jette Devreux.
— ...