Marcel fait plaisir à Suzanne - Histoires de Sexe

Marcel fait plaisir à Suzanne

... de cet univers matériel et que, dans très peu de temps même, il n’aurait plus aucune pensée noble ou même intellectuelle, tout occupé et centré qu’il serait sur cette chaleur grandissante qui l’enserrait de son étreinte meurtrière pour le cerveau et les idées – une part importante de son être car il se targuait de l’appellation d’écrivain et amateur d’art.

Toutefois, en homme un rien porté sur la chose et amant consommé, il savait qu’abandonner, même temporairement, le domaine de l’idéation ou de la régurgitation mentale pour se plonger de plain-pied dans celui des activités liées à la formidable joie de la fornication lui apporterait finalement son lot de contentement qu’une lecture enthousiasmante ou l’écoute d’une musique céleste seraient incapables de lui procurer.

Il se décida. Se retourna. Et vit une petite femme. Blonde aux cheveux longs et bouclés lui descendant jusqu’aux seins qu’elle avait menus. Jeune. Appétissante. Qui lui prit le pénis prisonnier de ses doigts de fée et, tirant légèrement sur cet organe de vie et d’extase érotique, comme s’il s’agissait là d’une simple poignée de porte à ouvrir, lui fit comprendre qu’elle voulait autre chose que cette titillation à sens unique.

Marcel, ayant oublié Suzanne, se laissa guider vers un sofa. Dans lequel la jeune dame se coucha sur le dos d’un seul geste conquérant accompagné d’un regard lubrique. L’invitant à la dominer de son érection de belle taille. Ce qu’il fit aussitôt car Marcel était un homme ...

... pour qui la politesse envers la gent féminine n’était pas un vain mot. Ne se couchant pas sur elle de tout son poids, s’aidant des coudes, demeurant en équilibre amoureux, il lui posa les lèvres sur les siennes et se régala d’un long baiser passionné qui eut l’heur de lui faire oublier ce qu’il avait vu de Suzanne et qui occulta également le fait qu’une autre foule, tout aussi voyeuse que la précédente, venait maintenant de se former en demi-cercle autour de ce nouvel appariement. Une foule silencieuse mais hautement avertie.

Était-ce une forme de mimétisme ou d’apprentissage sur le tas ? Marcel eut l’idée de pousser une tête vers la toison de la jeune inconnue et de lui rendre hommage de la même manière que l’autre en lui faisant minette. En plus élégant s’entend que ce paysan qui avait fait l’accommodement de Suzanne tout à l’heure. Après tout, un gentleman, même nu, restait un gentleman jusqu’au bout de sa masculinité.

La jeune dame parut s’en régaler aussitôt car à l’instar des réponses auditives spontanées de bel aloi que Suzanne avait produites, celle-ci passa d’emblée au registre suraigu de soprano. Poussant des petits cris de joyeuse adulation physique qui firent leur petit effet sur Marcel, qui, par réaction et sans doute atavisme humain, redoubla de pressions labiales et d’élancements linguaux. Bien vite cependant Marcel ressentit le sérieux manque d’entraînement des muscles zygomatiques et il se fit une réflexion, en aparté de la pointilleuse dégustation que ...