Marcel fait plaisir à Suzanne - Histoires de Sexe

Marcel fait plaisir à Suzanne

... Suzanne avait élevé les jambes comme elle le faisait habituellement avec lui, enserrant les hanches de son partenaire occasionnel d’un étau implacable, tandis que ses mains griffues poussaient l’homme dans ses derniers retranchements. Brusquement, elle se mit, la sale carne, à bêler. Ensuite, sans transition, à ahaner comme une bête acculée sur le point de périr. Des gémissements désespérés se répercutèrent dans la grande pièce devenue étrangement silencieuse. Des sons apparentés à ceux de la femme éprouvant un orgasme d’une ampleur telle que Marcel sentit brusquement un changement radical d’atmosphère. Une foule de voyeurs avides de sensations fortes se pressa soudain derrière, autour et contre lui. Une foule muette mais qu’on devinait attentive au spectacle. Sans nul doute, l’arrivée et la vue d’une nouvelle proie sexuelle titillaient et excitaient tous ces pervers.

Et, tout aussi subitement, il sentit qu’une menotte de main, décidément fine et féminine, s’insinua dans son entrejambe, par l’arrière, lui touchant délicatement les testicules, les effleurant en premier lieu comme pour se moquer de lui, ensuite, tout en délicatesse, les lui chatouillant. Hum, très agréable, se dit-il. Il eut un réflexe érectile (à ne pas confondre avec une quelconque maladie du genre de réflexe nauséeux), ce que parut constater la dame qui, tout en souplesse, fit remonter la tendre menotte afin qu’elle vînt se placer à la racine du gland. Un gland qu’elle s’amusa bien vite à calotter et ...

... décalotter de ce prépuce auquel les hommes de science auraient été bien en reste de trouver une quelconque utilité physiologique mais qui, ici et dans le cas d’espèce, procura un début de plaisir à Marcel, se détournant déjà mentalement de Suzanne et de son paysan. Même mieux, pensa-t-il, il éprouva un sentiment de douce vengeance.

Néanmoins, il n’osait se retourner. Parce que, en vérité, il était tenant de l’esthétisme en art et dans les choses de l’existence. Et, eut-il vu, en se retournant, un vilain minois, même doté de mains de fée et peut-être même d’un attirail féminin commensurable à l’excès de plaisir charnel que la dame était parvenue à lui faire ressentir en ce moment – lui aussi avait déjà fermé les paupières, se délectant de la douceur franchement insupportable de cet attouchement de pénis — peut-être que son déploiement masculin serait tombé d’un fameux cran ou se serait même volatilisé.

Une autre main (une autre ? ou celle qui fait la paire ?) lui enserra la taille et, d’une invite décidée qui ne le cédait en rien au résultat époustouflant de la masturbation qu’une main tout aussi invisible continuait à lui pratiquer d’une expertise enviable d’ailleurs, il pressentit qu’il allait devoir bientôt se retourner et affronter la vue de l’inconnue qui lui prodiguait autant d’euphorie charnelle. Néanmoins, avant d’accomplir l’irrémédiable et de frotter sa vue à la réalité, Marcel perçut de manière tout à fait consciente que sa substance mentale se détachait en vérité ...