Le temps suspendu - Histoires de Sexe

Le temps suspendu

... j’avais seulement pu imaginer pareil miracle quinze jours plus tôt, y aurais-je seulement cru ? Pourtant c’est bien la réalité tangible. J’ai, sous les yeux, le spectacle émoustillant de ses seins laiteux légèrement affaissés vers le lit. Le mamelon est encore un peu rouge de tous les suçons qu’il a reçus. Sa culotte est restée accrochée à sa cheville. Moi je porte encore soutien-gorge et string (bien trempé !).

J’ai encore terriblement envie de l’embrasser, de profiter à m’en rassasier de cette parenthèse enchantée. Ne pas penser à l’après… surtout pas !Carpe diem !

— Tu sais, lâche-t-elle, il va vraiment falloir que je fasse ton éducation en ce qui concerne ta façon de t’habiller. Je suis sûre que tu serais trop top en jupe… Et tes cheveux… tu devrais les laisser pousser. Tu pourrais avoir la chevelure de Jasmine ou de Pocahontas, un truc à me rendre complètement dingue de toi… Même si je le suis déjà… rajoute-t-elle très vite, comme si elle venait de se rendre compte qu’elle avait dit une bêtise.

Je préfère ne pas relever.

— Tu veux me changer, quoi ! ronchonné-je, pour la forme.
— Non ! Juste mettre en valeur ta beauté.
— Pfff !… Ma beauté !La beauté cachée des laides, des laides… comme chante Gainsbourg… Toi, tu n’as pas besoin de la mettre en valeur ! Tout le monde s’agglutine autour de toi quand tu apparais quelque part. Je complexe comme le vilain petit canard… Je ne sais vraiment pas ce que tu me trouves de séduisant !
— Tes mollets ! rit-elle. Ta ...

... silhouette de sportive et ton teint, tu sais… ta peau… Ta peau de nomade, couleur caramel, elle me fait penser au désert, au soleil, à la plage… à la liberté, quoi ! Alors que moi, je suis blanche comme le froid, la neige. Enfermée ici. Prisonnière d’un tas de trucs… mes parents, mon éducation, la violence parfois… Mes préjugés.

Je me tais. Même si j’ai envie de la secouer un peu. J’ai peur qu’elle ne se laisse aller à la déprime. L’étreindre doucement, voilà ce que je voudrais faire à ce moment précis. Mais je sens que je dois l’écouter jusqu’au bout.

— Et mes complexes !… Tu parles des tiens, mais comme si c’était seulement de la jalousie. Tu te compares à moi. Alors sois honnête : t’aimerais que les mecs te reluquent sans arrêt comme si t’étais seulement « trop bonne » ?elle mime les guillemets avec ses doigts. T’aimerais que la plupart des filles te regardent comme si t’étais leur rivale personnelle ? Tu dis que je suis une attraction. J’ai pas envie de ça, moi. Qu’on fantasme sur mes yeux bleus, mes cheveux de blonde, mes seins, mes fesses, mes jambes dedanseuse comme ils disent… tu crois que c’est vraiment ça qui me plaît ?

Oups ! Comment ça démonte quand on te renvoie tes propres « fantasmes », en pleine figure !

En même temps, elle est prête à me transformer en Barbie orientale ou indienne pour que je sois « séduisante » selon les canons de la beauté féminine moderne ! Imaginez la beauté scandinave versus la beauté du sud ! Et puis, je me dis aussi qu’en ...