Le temps suspendu
Datte: 19/01/2020,
Catégories:
ff,
jeunes,
couleurs,
poilu(e)s,
amour,
miroir,
odeurs,
Masturbation
massage,
Oral
init,
exercice,
confession,
Auteur: Coqueluche, Source: Revebebe
... immobiles, haletantes, sonnées. J’ai encore sa main coincée entre mes cuisses et ma tête repose sur son ventre. On ne parle pas. Tout est suspendu. Comme le vol du temps !
Je suis en sueur et elle aussi. Mon visage baigne dans sa moiteur.On a perdu un peu de poids, c’est sûr ! Je ricane bêtement. Mon rire la surprend.
— Ça va ? me demande-t-elle.
— Super ! Et toi ?
— Je suis rincée !
C’est drôle dans sa bouche, cette formule. Je me retourne pour la contempler. La blanche Scandinave a les traits rosis, enfiévrés, les cheveux poisseux collés au front et les yeux brillants. Je remarque aussi ses seins striés de traces rouges, comme si elle s’était griffée et ses mamelons encore dressés sont tuméfiés, gonflés eux aussi rouge sanguin. Elle a dû bien les malmener pendant que je m’occupais de son sexe. Sa main revient me gratter le crâne tendrement. Je suis heureuse qu’elle ne me fasse pas une crise de remords soudaine. Je rampe sur le lit pour quêter un baiser. Elle me repousse gentiment avec une grimace éloquente :
— Va d’abord te débarbouiller !
C’est vrai que j’ai le museau beurré au jus de moule ! Mais quand même, elle pourrait faire un effort. C’est sa mouille, après tout ! Elle n’a qu’à me lécher comme font toutes les mères chattes pour leurs petits…
Je soupire :
— C’est tout ?
— Tout quoi ?
— Je ...
... sais pas moi… tu pourrais d’abord me dire que c’était bien, que t’as pris ton pied et que tu m’aimes… quelque chose comme ça, non ? Avant de me renvoyer dans mes quartiers en me reprochant de m’être souillé les babines !
— T’aimes pas qu’on te provoque, hein ? ironise-t-elle. Et dire que moi, j’ai dû supporter ça sans arrêt depuis qu’on se connaît !
Son regard pétille. Je sais qu’elle joue, là, et qu’elle prend sa revanche. Mais ce n’est pas vraiment le moment. J’aurais espéré plus de… plus de… quoi ?
Au fond, elle a raison. On ne va pas s’extasier parce qu’on s’est mutuellement donné du plaisir ! On aura d’autres orgasmes ensemble, du moins je l’espère, et il n’y a pas de quoi en faire un plat. Pour le coup, cette distance qu’elle affiche à l’égard de ce que nous venons de vivre me rassure. Je la préfère cynique à hystérique… Enfin, je crois !
Je me lève donc pour aller me « débarbouiller ». Pourtant, malgré moi, je la trouve saumâtre, cette conclusion… J’espérais de tendres épanchements, j’avais fantasmé des étreintes en douceur, des confidences rieuses sur l’oreiller. Résultat ? Désillusion ! Des nèfles ! Je me dirige, tête basse, un peu penaude, vers la salle de bain en maugréant de muettes imprécations à son encontre.
Soudain elle me lance :
— Eh ! Axel… C’était bien mieux que dans mon rêve !
À suivre