1. Les premiers jours de l'instit


    Datte: 07/01/2020, Catégories: fh, Auteur: Zahi, Source: Revebebe

    ... cigarette au bec et l’allume lentement d’un geste gracieux, puis il me fixe du regard.
    
    — T’as un programme pour ce soir, me dit-il ?
    — Pas spécialement.
    — On va manger en ville, puis on va en boîte ; ça te dit ?
    — OK pour le resto ; mais la boîte, ici, pour un instit, c’est pas limite ?
    — T’inquiète ! On ira loin, personne ne nous reconnaîtra. C’est la dernière occase avant longtemps : les semaines qui arrivent, on aura beaucoup de boulot avec la rentrée des classes. C’est OK ?
    — Oui, si c’est comme ça.
    — Yaouuh, j’appelle Ophélie.
    
    Il l’appelle tout de suite et lui propose son plan pour la soirée. Elle en est devenue folle de joie, à ce que je comprends, puis Serge se tourne vers moi tout en gardant le contact avec elle.
    
    — Ophélie propose de te faire accompagner par sa sœur Aurélia. OK ?
    
    À cette question, à laquelle je ne m’attendais pas, j’ai ouvert les bras, ne sachant que répondre.
    
    — Tu vas pas le regretter, me fait-il avec un clin d’œil ; tu vas voir !
    — OK, fais-je alors.
    — OK, fait Serge à Ophélie ; départ dix-neuf heures.
    — On y va comment ? dis-je à Serge une fois qu’il a raccroché avec Ophélie.
    — Ophélie vient avec la bagnole de ses parents.
    
    La voiture quitte le village, s’engage quelques minutes sur une route sinueuse en légère pente, puis met le paquet sur la nationale. Des champs de blé et de luzerne, moissonnés, s’étendent à perte de vue des deux côtés. Depuis le début, Aurélia m’a collé le bras. Elle a la peau tendre et lisse, ...
    ... comme savonneuse. Elle ne ressemble pas beaucoup à Ophélie. Taille moyenne, légèrement rondelette, exactement ce qu’il faut, brune avec deux grands yeux châtain et un petit nez droit, elle paraît avoir quatre ou cinq ans de moins que sa sœur (j’ai su après qu’elle avait à peine dix-neuf ans). Peu après, elle pose la tête sur mon épaule, soulève sa jupe et découvre généreusement ses cuisses. Pas trop facile, la nana ! Ses longs cheveux noirs se sont éparpillés sur mon cou et ma joue. Je suppose que si l’envie m’en prenait, je n’aurais pas trop de mal à jouer de ses rondeurs, et même plus. Mais je demeure immobile alors que Serge nous épie dans le rétroviseur. Elle met une main sur mon torse, par-dessous la chemise, et se met à me caresser la peau en feignant de ne pas me regarder. Serge a l’air d’admirer le spectacle, il sourit dans la glace.
    
    — Pizza ou un steak ? siffle Serge lorsqu’apparaît de loin la ville.
    — Pizza, fait Aurélia avec euphorie.
    — Tout le monde est d’accord ?
    
    Tout le monde paraît acquiescer sans rien dire. Ophélie vire alors à gauche, emprunte un pont au-dessus d’une ravine, s’engage sur une petite route qui mène tout droit à un grand centre commercial de banlieue.
    
    Nous descendons de la voiture alors qu’Aurélia me colle toujours le bras.
    
    — Pourquoi tu ne me dis rien, Loulou ? fait-elle alors que nous sommes sur les dalles du parking, loin de Serge et Ophélie.
    — J’sais pas, j’ai pas grand-chose à dire.
    
    Ça n’a pas eu l’air de lui déplaire outre ...
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