Les premiers jours de l'instit
Datte: 07/01/2020,
Catégories:
fh,
Auteur: Zahi, Source: Revebebe
... mon lit, je n’arrive pas à m’endormir. J’ouvre la télé et tente de trouver quelque chose d’intéressant à cette heure de la nuit, mais en vérité je ne fais que défiler les chaînes sans faire attention aux programmes. Cela dure cinq ou dix minutes, puis je me lève me verser un verre d’eau. Je replonge dans mon lit, enfouis la tête dans l’oreiller et tente de me concentrer pour attraper le sommeil. C’est presque fait quand j’entends une fille crier. Abruti et à demi réveillé, je pense un instant à un crime et me mets promptement sur mes pieds. Mais la voix s’est éteinte, et pour un moment je n’entends plus rien. Puis c’est un soupir qui résonne soudain, rejoint par d’autres, et Serge qui dit à Ophélie :
— Chuttt, comme ça tu vas réveiller Ali.
J’avoue avoir une ouïe bien affûtée, mais je ne la pensais pas aller jusqu’à ce niveau de détail. J’étais presque dans la même pièce que le couple d’amoureux. Entre mon lit et celui de Serge, il n’y a qu’une mince cloison qui laisse tout passer. Et ce n’est que le début. J’ai vécu cette nuit-là les ébats de deux amoureux qui se rencontrent après deux ou trois mois de séparation, et cela a tellement duré que j’ai cru un moment que cela n’allait pas finir.
À dix heures du matin, Serge frappe à ma porte ; j’avais alors réussi à dormir deux ou trois heures durant.
— On prend le ’tit déj ? me dit-il.
La table des instits était déjà prête chez Daniel. La jupe d’Anne, la serveuse, avait rétréci de quelques centimètres dans le ...
... lave-linge. Tout ça en une soirée ; imaginez la suite. Serge trouve même la délicatesse de lui effleurer les fesses du dos de sa main alors qu’elle nous sert le café et le croissant. Cela lui arrache un éclat de rire, et un clin d’œil à ma destination.
— Ophélie ne vient pas ?
— Partie ce matin, me dit Serge en buvant son lait au chocolat.
— Elle est du coin, lui dis-je ?
— Oui, ses parents ont une ferme pas loin, et elle leur fait la gestion. Elle t’invitera un jour chez eux. Tu verras, c’est très chouette.
Nous prenons tranquillement notre petit déjeuner en discutant sur différents sujets qui concernent l’école, les classes, les élèves et les parents. Arrivant à Mme Durand, Serge me donne un peu plus de détails sur sa vie personnelle. Il détient ces informations d’autres instituteurs qui avaient travaillé plusieurs années avec elle.
— Son ex est un homme politique assez connu à Lyon ; elle l’avait énormément aidé au début de sa vie et, en quelque sorte, elle s’était sacrifiée pour lui. Mais le mec, paraît-il, est un chien toujours en rut, le genre d’animal qui ne peut pas crécher deux jours dans la même tanière.
— Ah !
— Et puis elle n’a jamais voulu refaire sa vie. Pourtant, elle en avait eu des occasions, mais elle paraît dégoûtée de sa première expérience. Enfin… c’est son choix.
— Elle m’a dit qu’elle a une fille.
— Oui, Amandine ; elle vient parfois lui rendre visite. Elle fait encore ses études ; très sympathique. Ressemble pas trop à sa mère.
Il met une ...