Vraimodo
Datte: 28/12/2019,
Catégories:
fh,
amour,
Auteur: Guust, Source: Revebebe
... moi ? », à présent je cesse de m’interroger. Je me laisse conduire, emmener sur un terrain que je n’ai jamais exploré.
— Viens, ordonne Yolande.
Elle me tire, m’attire vers un lit invisible mais bien présent, et nous roulons sur la fraîcheur des draps. Là, allongé sur le dos, je sens les doigts de la jeune femme courir sur ma poitrine, sur mon ventre. Ses mains empaument mes cuisses, son souffle se répand sur ma peau. Je sais qu’elle explore, qu’elle s’imprègne de mon odeur. Jamais je n’aurais imaginé éprouver un jour le plaisir de sentir des mains et des lèvres de femme courir sur mon corps, embraser ma chair. Et encore moins de cette façon-là, dans ces circonstances-là.
Elle m’effleure le sexe, le caresse depuis la base, en remontant doucement, puis elle roule de côté, me fait comprendre qu’elle s’offre.
— À toi, maintenant. Explore mon corps, découvre ses formes, ses odeurs. N’oublie aucun endroit. Effleure ma peau, puis caresse-la, pétris-la.
— Oui.
Elle me tutoie. Le passage au tutoiement est venu naturellement, quand nous nous sommes serrés l’un contre l’autre, nus et frémissants.
Yolande est douce et chaude. J’ignore comment sont les autres femmes. Douces et chaudes aussi, probablement, même si certaines sont sans doute moins douces, moins chaudes… Ou plus douces ? Non. Nulle n’est plus douce que Yolande. Nulle n’est plus chaude, ne sent aussi bon.
Quelle femme au monde pourrait parler autant, exprimer autant avec son corps ? Les doigts de Yolande ...
... sont ses yeux, comme le sont sa bouche, son nez, ses oreilles. Chacun de ses autres sens compense l’absence de la vision. Les yeux bandés, je tente d’agir comme elle, mais ma sensibilité n’est pas la sienne. Je ferme pourtant les paupières, sous le bandeau, pour me concentrer au maximum sur les sensations qui me parviennent. Je ne suis qu’un débutant, un aveugle de tout.
Je laisse Yolande me guider. Je m’imprègne de ses gestes, les mémorise pour pouvoir ensuite lui restituer les caresses dont elle me gratifie. Les attouchements sont plus appuyés, plus insistants, plus précis, et je sens l’excitation me gagner. Dès que ma partenaire touche mon pénis, je sens que l’orgasme n’est pas loin. J’aimerais pouvoir le retenir, mais c’est pire encore : penser que je ne dois pas jouir, c’est penser à la jouissance et, partant, la hâter. Yolande le sait. Elle le ressent. Ses doigts s’éloignent, cherchent d’autres points moins stratégiques, et je me calme, l’orage s’éloigne.
Je m’occupe d’elle, pour qu’elle s’occupe moins de moi. Mes mains s’enhardissent, empaument ses seins, pétrissent son ventre, ses cuisses. Ma langue glisse sur sa peau, mes lèvres enserrent ses mamelons, tandis que mes doigts partent en exploration dans la toison bouclée, cherchent la fente chaude et humide. Yolande me guide, avec patience et douceur. Ma maladresse, mon inexpérience ne semblent nullement l’agacer. Fréquemment, elle me fait interrompre les caresses, m’offrant un autre endroit à toucher, à lécher. ...