Dans les mains de Dieu
Datte: 13/12/2019,
Catégories:
fh,
amour,
nopéné,
nonéro,
mélo,
historique,
amourdura,
amourpass,
amourcach,
amourdram,
couplea3,
Auteur: Pierre Siorac, Source: Revebebe
... Philippe de Vendôme était fort et savait se battre, mais il était évident qu’il agissait par désespoir et qu’il recherchait sa propre mort plus que celle de son adversaire. Et pour cause : il n’avait rien entendu des mots que Caroline lui avait murmurés sur les marches du carrosse. Il profita alors d’un moment où ils étaient suffisamment proches l’un de l’autre pour l’agripper par le cou et, le serrant contre lui, parla à son oreille :
— Cessez donc de chercher la mort, Philippe ; votre sacrifice est inutile. Caroline vous aime.
— Elle m’aime, dites-vous… mais elle part avec vous.
— Non.
Le prince baissa sa garde.
— Je ne comprends pas, d’Herblay.
— Elle vous aime, et vous l’aimez. Je n’ai pas le droit de vous la prendre.
— Vous allez donc disparaître de sa vie ?
— Je doute que cela soit possible… Philippe, nous aimons la même femme, et Caroline nous aime vous et moi. Si l’un de nous disparaît, nous la perdrons tous les deux.
— Vous voyez bien que ce problème n’a pas de solution.
— Vous êtes son mari et vous venez de prouver votre amour ; je n’ai plus le droit de vous l’enlever. Vous avez un cœur noble, je n’ai pas le droit de le briser. Je ne vous demande que deux choses.
— Lesquelles ?
— Le droit de la voir trois jours par mois tant qu’elle voudra de moi… et votre amitié.
— Et que comptez-vous faire durant ces trois jours que vous demandez ?
— Lui offrir le peu qui lui manque. Philippe, je ne suis pas prince comme vous. Je mène une vie de combat et ...
... de fureur ; je doute que cette vie puisse convenir à celle que nous aimons, vous et moi. C’est auprès de vous qu’elle sera heureuse, si vous continuez de l’aimer ainsi.
— Mais… vous pleurez, d’Herblay ?
— Trois jours par mois, Prince… C’est tout ce que je demande en plus de votre amitié. Pour le bonheur de la femme que nous aimons tous les deux.
Philippe était désemparé. Il aurait tant voulu détester cet homme qu’il avait en face de lui, ne voir dans le chevalier d’Herblay qu’un coureur de jupons sans scrupules et sans pitié. Il découvrait une autre réalité… et il commençait à comprendre lui aussi les sentiments que Caroline éprouvait pour lui.
— Je ne sais pas, d’Herblay, finit-il par répondre. Essayons ?
— Essayons, Prince. Nous ne pouvons pas être ennemis si nous aimons Caroline comme nous le prétendons. Votre amitié ?
— Essayons… répondit Philippe dans un demi-sourire.
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Dumas n’a pas tout dit. Et l’auteur de ces lignes non plus… Il ne reste plus désormais aux lecteurs qu’à interpréter les mots, les situations, et à les recouper avec les romans écrits par l’auteur deVingt ans après. Et à ne pas trop s’attarder sur les détails et les invraisemblances.
Cette histoire, finalement, n’est qu’une histoire d’amour et d’aventures comme tant d’autres en ont écrit.
Et bien entendu, toute ressemblance avec des personnages existants ou ayant réellement existé ne saurait être que fortuite…
Pierre Siorac, Herblay, le 4 juin 2015.