Dans les mains de Dieu
Datte: 13/12/2019,
Catégories:
fh,
amour,
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couplea3,
Auteur: Pierre Siorac, Source: Revebebe
... sera tenu. Bien entendu, Messieurs Porthos et Athos, si vous ne vouliez pas rejoindre immédiatement les mousquetaires, sachez qu’aucune obligation ne vous est faite. Mais si vous en ressentiez l’envie un jour, alors vous seriez les bienvenus.
— Quant à vous, Madame de Longueville, reprit Mazarin, je ne puis vous faire mettre aux arrêts sans déclencher une guerre civile à Paris. Le chevalier d’Herblay à entièrement raison de penser que vous êtes l’incarnation du mal absolu. Cela dit, je vous conseille vivement de quitter Paris.
— Et pourquoi donc ? répondit la duchesse avec un air de défi.
— Disons qu’il arrive parfois des accidents, même aux gens de votre condition. Hélas, nul n’est vraiment intouchable lorsque la destinée prétend s’en mêler.
**************
Anne d’Autriche et Mazarin repartirent alors comme ils étaient venus. Les compagnons se retrouvèrent dehors devant le carrosse, et ce ne fut plus que rires, force accolades et embrassades. Puis on se décida à rentrer à Saint-Germain.
Aramis aidait Caroline à monter dans son carrosse lorsque soudain un cri retentit :
— Caroline, je t’en supplie, ne fais pas ça !
Tous se retournèrent et virent une ombre s’approcher.
— Je t’aime Caroline… Je n’ai jamais su te le dire ni te le montrer, mais tu es la seule femme que j’ai jamais aimée. Je t’en prie, ne pars pas ; la vie sans toi ne vaut pas la peine d’être vécue.
Caroline blêmit. Elle avait attendu pendant des années que Philippe sache lui parler ...
... ainsi, à cœur ouvert. Elle l’avait tant aimé, lui aussi… Mais il avait semblé si insensible à cet amour. Et aujourd’hui, elle aimait follement Aramis.
— Chevalier d’Herblay, reprit Philippe de Vendôme, je puis comprendre vos sentiments, mais je ne puis les accepter. Dieu m’en soit témoin : l’un de nous est de trop !
— Philippe, ne fais pas ça, je t’en prie ! cria Caroline. Tu n’as aucune chance…
— Si mourir pour vous est la seule façon qui me reste de vous prouver mon amour, Madame, alors s’il vous plaît, accordez-moi au moins cette dernière faveur.
— Que veux-tu que je fasse, mon amour, demanda Aramis avec une voix tremblante d’émotion.
— Je ne sais plus… J’ai tellement espéré entendre ces mots sortir un jour de ses lèvres…
Aramis avala difficilement sa salive et sentit son regard se voiler.
— Veux-tu que je renonce à toi ? Il te suffit de me le demander, tu sais très bien que j’obéirai.
— Non. Je ne veux pas renoncer à notre amour. Mais comment quitter cet homme que j’ai tant aimé… et que… j’aime encore ?
— Alors, que Dieu choisisse, répondit Aramis s’avançant vers le prince en tirant son épée.
Le combat s’engagea devant les yeux de tous. Caroline lança un regard suppliant à Athos, lui demandant de séparer les deux adversaires, mais ce dernier lui répondit « non » de la tête. Cela n’aurait rien réglé… Il fallait une fois de plus s’en remettre à cette Divine Providence qui ne les avait jamais abandonnés.
Aramis comprit rapidement que le combat était inégal. ...