1. Dans les mains de Dieu


    Datte: 13/12/2019, Catégories: fh, amour, nopéné, nonéro, mélo, historique, amourdura, amourpass, amourcach, amourdram, couplea3, Auteur: Pierre Siorac, Source: Revebebe

    ... lieutenant, pas capitaine.
    — Vous l’êtes depuis ce matin.
    — Diantre, est-ce ainsi que l’on punit les renégats aujourd’hui ?
    — Oh, si j’avais été seul à décider, vous seriez resté lieutenant. Mais il s’avère que la reine s’est souvenue de vous, et d’un menu service que vous lui auriez rendu autrefois.
    — S’il plaît à Votre Éminence de me montrer l’ordre de ma nomination…
    — Je suis désolé, mais je ne l’ai pas emporté avec moi. La coutume veut que l’on me croie sur parole.
    — Vous voudrez bien pardonner mon jeune ami, Votre Éminence, mais habitué comme il est aux gasconnades…
    — Ah… Comte de la Fère, sans doute ?
    — Athos, pour vous servir.
    — Il serait temps… Les mousquetaires ont besoin d’hommes de votre trempe. Je ne comprends pas ce qui a pu vous faire quitter cet ordre si prestigieux.
    — Beaucoup de temps à courir sur les routes, un âge qui avance, et un fils à élever.
    — J’ai besoin d’instructeurs de qualité, comte. Et la reine a demandé que l’on double votre solde.
    — Avez-vous des ordres écrits de sa part ?
    — C’est une manie, décidément, que la méfiance chez les gens comme vous !
    — Les gens comme nous restent vivants plus longtemps que les autres, Votre Éminence.
    — Et ce géant qui s’apprête à nous charger comme un taureau… Monsieur Porthos ?
    — Son Éminence ne pourra rien me promettre : j’ai déjà tout.
    — Heureux homme…
    — Mais quoi que vous me proposiez, je suivrai mes compagnons où qu’ils aillent, fût-ce en enfer.
    — Le Louvre en est un, Monsieur Porthos… Voilà ...
    ... pourquoi j’ai tant besoin d’anges gardiens. Ah, comte de Rochefort, vous êtes le seul à avoir mérité ma confiance pleine et entière dans cette affaire. Il va de soi que vous avez acquis définitivement votre liberté.
    — J’imagine que vous n’avez pas sur vous les sauf-conduits nécessaires et qu’il me faut vous accompagner au Louvre pour les obtenir ?
    — Bien entendu. Quant à vous, Madame de Vendôme, vous n’êtes pas ici. Je ne vous ai jamais vue, ni votre confesseur jésuite… qui peut également ranger son épée.
    — Alors, Messieurs, j’attends !
    — Je suis désolé, Votre Éminence, reprit alors d’Artagnan, mais nous ne sommes pas convaincus.
    — Et vous êtes prêts à vous battre jusqu’au dernier ?
    — Hélas oui, Votre Éminence.
    — Ne vous l’avais-je pas dit, Giulio ? Ces hommes sont intraitables, d’un courage immense, et parfois complètement fous ! triompha Anne d’Autriche en descendant l’escalier.
    
    Immédiatement, toute la petite troupe mit un genou à terre en présentant les armes.
    
    — Vous voyez, mon ami, reprit la reine ; insensibles à vos promesses, et totalement dévoués à la Couronne.
    — Alors pourquoi leur donner tant, Madame, quand il suffisait que vous leur ordonniez ?
    — Parce que tel est mon bon plaisir, Giulio.
    — Madame, je vous en conjure, ne tenez jamais pareil propos devant le petit roi. Imaginez qu’il reprenne un tel mot quand viendra pour lui le temps de régner ; imaginez ce qu’en diraient les historiens…
    — Madame, Messieurs, tout ce qu’a promis le Premier ministre ...
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