1. Dans les mains de Dieu


    Datte: 13/12/2019, Catégories: fh, amour, nopéné, nonéro, mélo, historique, amourdura, amourpass, amourcach, amourdram, couplea3, Auteur: Pierre Siorac, Source: Revebebe

    ... de la pièce, sur lequel avait pris place madame de Longueville qui, malgré la délicatesse de sa situation, avait gardé un air d’arrogance insupportable. Le comte de Rochefort, toujours l’épée à la main, prit la parole en premier :
    
    — Madame, voici venu pour vous le temps de répondre de vos crimes. Et ils sont innombrables : trahisons, enlèvements, tortures, assassinats. Je demande la mort !
    — Attendez, Rochefort, intervint Athos ; je ne veux pas me montrer envers cette créature plus clément qu’il ne faudrait, mais je voudrais cependant vous faire part de mon point de vue avant que vous n’exécutiez cette diablesse.
    — Je vous écoute, Athos.
    — Nous parlions vous et moi à cœur ouvert l’autre jour, et nous avons évoqué le fait qu’il était important pour vous de préserver toujours vos intérêts.
    — En effet.
    — Eh bien, je doute que vos intérêts ne soient compatibles avec l’exécution de madame de Longueville.
    — Il est parfois des moments de nos vies où il faut écouter son cœur, mon ami.
    — Je n’en doute pas. Mais écouter son cœur, ce n’est pas se laisser aveugler par la haine. Si vous tuez madame de Longueville, vous deviendrez à vie l’ennemi du prince de Gondi. Il réclamera alors votre tête au Mazarin comme à monsieur de Beaufort. Nous ne sommes tous ici que des pions sur l’échiquier des grands du royaume ; personne ne pourra dès lors intervenir en votre faveur. Vous aurez fait couler du sang royal. Vous connaissez la peine encourue : la roue, l’écartèlement, puis la ...
    ... décapitation.
    — Mais il faut bien que justice soit rendue, Athos. Il ne s’agit pas que de moi seul.
    — Considérez également l’avis d’Aramis et de madame de Vendôme.
    — Pour moi, dit Aramis, cette femme doit être mise hors d’état de nuire. Or, il apparaît qu’elle serait nuisible de part sa mort elle-même. Nous pourrions la remettre entre les mains du Mazarin.
    — Pour quels motifs ? demanda d’Artagnan.
    — Pour m’avoir fait assassiner, ainsi que Caroline. Ainsi, le Mazarin sera impitoyable envers elle, et personne ne nous cherchera plus.
    — Voilà qui est fort habile ! s’exclama Porthos. Allons, qu’on l’attache et qu’on la mène au Mazarin. Ensuite, nous irons à l’auberge du Bon Moine, et…
    — Inutile, Messieurs… LE Mazarin s’est déplacé jusqu’à vous !
    
    Tous levèrent les yeux et découvrirent avec effroi le cardinal Premier ministre descendant les escaliers accompagné d’une trentaine de mousquetaires gris.
    
    Ils tirèrent leurs épées, se préparant à livrer un combat bien inégal et cette fois perdu d’avance.
    
    — Allons, Messieurs… Rangez donc vos armes. Elles ne seront d’aucune utilité dans l’affaire qui nous préoccupe.
    — Je suis au regret, Votre Éminence, dit d’Artagnan, mais nous savons le sort qui nous attend et nous préférons choisir notre mort… avec votre permission.
    — Vous ne l’avez pas, capitaine d’Artagnan. Vous êtes aux arrêts. Huit jours, pour avoir désobéi.
    — Que Votre Éminence me pardonne, mais huit jours me semblent bien légers pour une désertion. Et je ne suis que ...
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