Une éducation particulière (4) - Histoires de Sexe

Une éducation particulière (4)

... années à l’université. Raphaëlle n’était pas une adepte forcenée du shopping mais son exigence provenait du caractère périlleux que comportait, pour elle, le choix d’une tenue.

Son physique plantureux et sensuel convenait naturellement à des habits dont la vulgarité la répugnait mais, les vêtements plus discrets, comme dans la vitrine, étaient davantage adaptés à des physionomies longilignes, plates et toniques. Pour éviter toute méprise, la phase de l’essayage s’avérait particulièrement cruciale. Clément, lui, déambulait dans les rayons le regard vide mais il ne put s’empêcher de jeter un coup d’œil sur la lingerie avec ce sentiment de gêne presque de petit garçon qui sent sa présence comme déplacée dans le sillage maternel. En bref, il se sentait un peu comme un « fils à sa maman » et il espérait que les vendeuses anonymes n’étaient pas en train de le stigmatiser en ce sens. Sa mère avait déjà saisie trois pièces de prêt-à-porter et, alors qu’elle se dirigeait vers la cabine, elle remarqua que son fils semblait hypnotisé par un body noir qui, sans être vulgaire, était assez osé. Elle se déshabilla rapidement et enfila une longue robe verte, de teinte sauge, rehaussée de petites fleurs blanches et qui était fendue assez haut sur les cuisses.

Elle sortit pour se regarder mais l’habituelle vendeuse, qui confirmait servilement le moindre de ces choix, ne paraissait point. Clément, qui errait littéralement, se retrouva proche du miroir. Sa mère fit un tour sur ...

... elle-même et lui dit : « Ah tu es là, toi ? T’as fini ton tour au rayon lingerie ? » Et sans lui laisser le temps de répondre, elle poursuivit :

— Pas mal cette robe, non ? Qu’est-ce que tu en dis ?

— Oui, ça passe, mais ça fait un peu grand-mère, répondit-il encore rouge comme une pivoine du fait de la remarque impertinente de sa mère.

— Une grand-mère tu dis, carrément ! Non mais... t’exagères pas un peu ? S’offusqua-t-elle par jeu, en faisant légèrement bailler la fente de la jupe.

Clément sourit et fit mine de rien mais la vue du genou et de la cuisse charnue de sa mère l’avait interpellé intérieurement. Il resta appuyé à côté du miroir et Raphaëlle repartit en cabine. Elle passa une robe blanche sans manche et peina quelque peu pour remonter la fermeture éclair du dos et nouer le petit nœud contre sa nuque. De l’autre côté du rideau, le garçon entendit sa mère pester à voix basse :

— Rhô, c’est pas pratique ces trucs là !

— Tout va bien maman ? Pas d’incident majeur ? Plaisanta-t-il alors qu’il retrouvait une certaine contenance.

— Te moque pas, toi, j’aimerais bien t’y voir, rétorqua-t-elle. Tiens d’ailleurs, viens m’aider au lieu de te moquer de ta vieille mère.

Clément entrouvrit le rideau avec des précautions d’assassin puis, il glissa subrepticement dans la cabine avec une certaine culpabilité qui s’avérait grisante. Il trouva sa mère dos à lui et elle lui indiqua la marche à suivre pour fermer le vêtement. Il s’approcha donc du dos provisoirement ...