1. La lettre d'Élise...


    Datte: 15/11/2019, Catégories: fh, inconnu, vacances, strip, odeurs, pénétratio, portrait, poésie, coupfoudr, Auteur: Louise Gabriel, Source: Revebebe

    ... doux à l’intérieur, la petite lampe de la réception éclairait le visage de Madeleine en pleine lecture, quelques boucles de cheveux dorés lui barraient les joues. Elle avait un air de madone, ce soir, dans le halo de lumière ; elle les accueillit avec un grand sourire.
    
    – Bonsoir, eh bien vous avez fait une très longue balade aujourd’hui, Monsieur Olivier ! Je suis contente de vous voir, Élise. Comment allez-vous, cette année ?
    
    – Très bien, merci beaucoup, et puis nous avons profité d’une très belle journée, cela n’arrive pas chaque année lorsque je viens.
    
    Il était soudainement un peu pressé, il ne voulait pas rompre la magie de leur rencontre, poursuivre ce moment à deux. Il leur coupa quasiment la parole.
    
    – Madeleine, pourriez-vous nous monter deux chocolats chauds et quelques gâteaux, Élise est fatiguée et voudrait se reposer quelques temps, avant que je la raccompagne chez elle.
    
    Madeleine leur décrocha un large sourire.
    
    – Oui, bien sûr, je comprends. Je vais vous préparer ça, je vous le monte dans la chambre.
    
    Comme durant la promenade, elle insista pour qu’il prenne l’escalier en premier, il s’exécuta sans demander son reste, hors de question de l’incommoder d’une quelconque façon. Ils étaient sur le palier, puis dans la chambre ; comme à chaque fois, il partit ouvrir la fenêtre.
    
    Il ne fallut que très peu de temps, Madeleine était déjà là, le plateau à la main. Il venait tout juste de refermer la porte, tant mieux, ils allaient être tranquilles, ...
    ... maintenant.
    
    Elle posa sa tasse, le regarda fixement. Lui qui, à l’habitude, de ses yeux obligeait parfois les autres à baisser les paupières tant leur côté sombre semblait les transpercer de part en part, il se sentit soudainement bien fragile.
    
    – Olivier, hier soir, je vous ai vu m’observer derrière les vitres.
    
    Il faillit s’étouffer sous le choc de la surprise, pour une révélation c’en était une, il avait rougi, blanchi, puis rougi de nouveau, la honte, la chaleur ambiante, l’effet de la boisson, qu’importe, finalement c’était plus facile, plus besoin de lui dire, c’est elle qui avait pris les devants, depuis le début en fait.
    
    – Vous savez, je ne crois pas avoir interprété ce morceau avec autant de passion, vous savoir dans le froid à m’observer à la dérobée, c’était terriblement excitant. Je vous caressais de mon archet sans que vous ne vous en doutiez, c’était vous que je dessinais, je vous avais vu bien avant que vous ne me voyez sur la colline, cela fait d’ailleurs quelques années que je vous surprends parfois sur le sentier des falaises, mais jamais vous ne m’aviez adressé un seul regard, un seul bonjour.
    
    Là, il devait être cramoisi, mais c’était vrai, il ne l’avait jamais vue, jamais même entraperçue. Pourquoi, d’un seul coup était-elle devenue si réelle, pourquoi l’interpellait-elle aujourd’hui, pourquoi devenait-elle si cruellement désirable, alanguie sagement sur son lit, sa longue robe noire légèrement remontée sur ce qui lui semblait être de très ...