La lettre d'Élise...
Datte: 15/11/2019,
Catégories:
fh,
inconnu,
vacances,
strip,
odeurs,
pénétratio,
portrait,
poésie,
coupfoudr,
Auteur: Louise Gabriel, Source: Revebebe
... des flammes. Elle se dirigea vers la cuisine, se fit un café, repartit au salon, sa tasse à la main, s’installa confortablement dans le fauteuil de velours pourpre, dont les accoudoirs au tissu élimé laissaient supposer qu’il devait depuis pas mal de temps profiter du rougeoiement des braises.
Elle sortit son cahier de croquis – il était toujours glissé dans son sac ; où qu’elle aille, elle l’emportait avec elle. Elle se mit à dessiner la silhouette aperçue durant la promenade ; elle crayonnait nerveusement, empressée, ne pas oublier les détails pour trouver l’essentiel. Elle déchirait les pages, les jetait dans l’âtre, insatisfaite du résultat.
La chaleur et le ballet hypnotique des flammes eurent raison de l’énergie qui lui restait. Elle s’assoupit…
Quand elle reprit pied avec la réalité, une bonne heure s’était écoulée. Elle se leva, se dirigea vers la chambre toute proche, décidée à ôter ses derniers vêtements et à enfiler quelque chose de plus confortable encore.
Quand elle poussa la porte, elle le vit, posé sur son lit, le regarda avec une étrange tendresse, s’approcha un peu plus, à pas lents et silencieux, comme si elle avait eu peur de l’effrayer ; ses formes rondes et déliées, creusées par endroits, capturaient son regard. Elle tentait de l’apprivoiser des yeux, avant d’y poser ses doigts, profiter de ses endroits tendus, de ce galbe magnifique et parfaitement dessiné, du travail d’artiste à n’en pas douter. Elle était si près, elle promenait ses mains, ...
... reproduisant le vol des mouettes aperçues sur les falaises, aériennes, légères, aussi légères que leurs plumes. Puis vint le moment où elle l’effleura plus franchement ; pour l’instant, pas un frisson ne venait perturber son immense silence, il restait de marbre, rigide et imperturbable. Elle le caressa, encore et encore, l’empoigna plus solidement, le fit glisser entre ses cuisses. Sa nuque se courba, elle s’inclina, ses longs cheveux balayaient son visage, comme recueillie sur ce qui allait suivre, ce long corps-à-corps fusionnel où la pulsion de ses mains jouait un refrain mille et une fois reproduit. Elle lui arracha des sonorités d’extase, la fièvre courant dans ses mains ne le lâchait plus ; le buste arc-bouté, elle intériorisait jusque dans son ventre les sons qu’il émettait. Les vibrations se faisaient tour à tour intenses, à d’autres moments arrivait une accalmie, une pause de douceur, de langueur, puis la cadence infernale reprenait ses droits. Imbriqués l’un dans l’autre, eux qui se connaissaient depuis si longtemps ne faisaient plus qu’un. Elle porta le dernier coup d’estocade, la tête renversée en arrière, le corps tendu comme la corde d’un arc.
Après quelques instants, elle le repoussa d’entre ses cuisses, se leva, sa longue chemise de soie recouvrit ses bas. Elle porta sur lui un regard rempli d’amour, ils formaient depuis pas mal de temps déjà, un couple dans l’osmose absolue, de vieux amants se connaissant parfaitement.
Elle revint vers lui, le caressa ...