La lettre d'Élise...
Datte: 15/11/2019,
Catégories:
fh,
inconnu,
vacances,
strip,
odeurs,
pénétratio,
portrait,
poésie,
coupfoudr,
Auteur: Louise Gabriel, Source: Revebebe
Élise… Elle était belle, Élise, rayonnante, oh ! genre beauté du Sud. Sa crinière brune et ondulée très peu domptée venait mourir dans le creux de ses reins, elle avait des formes charnues, rondes, pulpeuses presque juteuses, le tout emballé d’une peau légèrement dorée et veloutée. Elle donnait cette impression qu’à juste y approcher sa bouche, cela devait gicler de partout. Le cul cambré, les seins à l’avenant.
Elle se baladait le nez au vent, sur le bord des falaises, dans un endroit de la Manche un peu reculé.
Elle avait loué une petite maison à l’écart du village, pour un peu plus de solitude encore. Elle était partie s’aérer les poumons et la cervelle, fatiguée des tracas parisiens, du bruit, de la foule et de l’inévitable pollution des grandes villes, de la pression trop présente de son boulot du moment. Et la région en ce début novembre était plutôt désertique, un paradis pour qui veut se gaver du chant des vagues et de l’iode en tube.
Emmitouflée dans un gros gilet de laine, elle arpentait les falaises sur le petit chemin côtier. Seule, devant elle, avançait une longue silhouette, chahutée par le vent du large.
Elle poursuivait sa promenade, les yeux rivés sur le dos de l’inconnu. Cela l’aidait à avancer, comme un aimant, une corde pour s’accrocher pour continuer l’escalade ; enfin, il la captivait, ce fantôme de tissu brun qui dansait dans le vent.
Il lui faisait oublier que la marche, pour elle, n’était pas toujours une partie de rigolade.
Les ...
... mouettes s’envolaient depuis de petits promontoires creusés dans la roche ; elle aimait leur vol silencieux, elle rêvait souvent d’être un oiseau, de leur apparente grande liberté de mouvement, de leur légèreté, de leur aisance sans contrainte à braver les rafales du large. Elle les observait, parsemant le ciel gris foncé de leurs ailes blanches ; comme un cahier de feuilles d’écolier jeté dans les airs, elles tournoyaient au-dessus de l’écume des vagues déchaînées.
Ces folies d’envol, elle les avait testées. Jusqu’au délire, à pied joint, à jouer à qui perd gagne, tombera, tombera pas… faire l’oiseau – pour le commun des mortels, à l’issue fatale –, elle ne le souhaitait plus, aujourd’hui.
Le vent se mit à souffler un peu plus. Dans ses rêveries, elle avait fini par perdre de vue le promeneur et son long manteau sombre. La pluie commençait à tomber, il était temps de rentrer.
Le chemin de retour fut un peu plus rapide, la pente douce de la colline accélérait son pas. La balade était terminée, la vision du portail de bois de l’entrée, au bout d’une longue allée, lui arracha un sourire : elle allait enfin se retrouver au chaud.
Elle poussa la porte, une douce chaleur l’accueillit ; sa logeuse, comme promis avait allumé un généreux feu de cheminée, le bois crépitait dans l’âtre. Elle ôta sa veste de laine qui pesait des tonnes ; il avait vraiment beaucoup plu sur la fin de la promenade.
Débarrassée de ces vêtements humides, elle partit se réchauffer devant la danse ...