Les nuits de Paris
Datte: 23/08/2019,
Catégories:
fh,
ff,
2couples,
intermast,
Oral
pénétratio,
Auteur: Zahi, Source: Revebebe
... en a de toutes les couleurs : des silhouettes blanches, bleues, ocres, sans le moindre souci de respecter une quelconque harmonie. Comme ça, au milieu, on se sent enfermé dans une ruche ; toutes les lignes d’horizon sont bouchées par les immeubles qui se précipitent les uns contre les autres. Il m’a fallu marcher plus de dix minutes pour retrouver la rue principale et souffler à l’air libre. Dans un coin, je trouve un petit café où je prends tranquillement un café au lait et un croissant, puis je prolonge mon excursion aux alentours, en cherchant une épicerie pour acheter de quoi préparer à manger avec les dix dinars (environ cinq euros) que m’avait avancés Si Zoubir la veille.
En revenant au studio, je trouve Ali qui a ramené deux sandwiches. Il m’attend pour manger, ce que je trouve très sympathique de sa part.
— Je ne connais rien de toi, me dit-il la bouche pleine, assis au bord de son lit.
— Il n’y a pas grand-chose à connaître ; je viens d’un bled pourri, j’étais serveur dans un café puis j’ai fait trois ans de taule. Et voilà : je reprends du service. Tout ce que je sais faire, c’est presser le café et empoisonner les gens en remplissant le narguilé.
— Trois ans de taule ! Pourquoi ?
— Je te raconterai ça un autre jour, lui dis-je, embarrassé.
— Rassure-toi, j’en ai fait aussi, me dit-il ; six mois.
— Comment ?
— Lorsque je jouais au club de foot. Je m’étais amusé à revendre des produits dopants à mes coéquipiers. Je voulais faire de l’argent facile alors ...
... que je n’arrivais pas à m’imposer dans l’équipe. C’était nul. J’ai payé cher. En plus, je n’avais rien gagné. — Comment tu t’es fait avoir ?
— C’était tout un réseau qui est tombé ; moi, je n’étais qu’un petit pion au bout de la chaîne.
— Et ta famille ?
— Au bled aussi, très loin, et j’ai un frère à Tunis ; mais cela fait longtemps que je ne l’ai pas vu.
— Qu’est-ce qu’il fait ?
— Je ne sais pas trop. Il était apprenti maçon à un certain moment, puis il a changé de métier. On ne se parle pas beaucoup.
Les sandwiches finis, nous restons allongés sur nos lits à tchatcher sur plusieurs petits sujets sans importance, puis soudain fulgure en moi une petite pensée pour Salma. Elle m’avait dit un jour, après avoir fait l’amour :
— Depuis que je suis avec toi, je fais un rêve étrange.
Elle était toute nue, avait mis sa tête sur mon ventre et regardait le plafond.
— Ah bon ?
— Oui, toujours le même rêve…
Elle avait allumé une cigarette en grillant une allumette et laissé la flamme consumer lentement la tige de bois jusqu’à atteindre ses doigts, et c’était moi qui avais soufflé pour l’éteindre.
— Raconte.
— Je me trouve dans une grande salle, je ne sais pas où exactement, c’est comme une salle d’attente d’un médecin, mais beaucoup plus grande. Il y a au moins cent personnes, peut-être plus. C’est suffoquant. L’air est chargé de fumée, de graines suspendues, d’odeurs humaines, de mouches et de moustiques qui bourdonnent. Il y a un brouhaha indescriptible. Je ...