1. Morris Garage


    Datte: 22/12/2024, Catégories: fh, hplusag, inconnu, campagne, revede, intermast, Oral pénétratio, fsodo, occasion, Auteur: Landeline-Rose Redinger, Source: Revebebe

    ... empreinte. Comme le serpent laisse sa mue, j’abandonnais mon exuvie pour une nouvelle vie. Cette fille au volant du petit coupé sport regardait la convalescente allongée sur son lit ou dans son canapé comme une étrangère. Une lointaine étrangère.
    
    Parfois, tout concourt au réveil des sens, tout va vers la belle vie. On peut se dire que le hasard donne ce qu’il peut pour nous satisfaire. Aujourd’hui, il y a le soleil, un vent agréable et cette route qui se déroule devant moi jusqu’au but que je me suis donné. Est-ce que l’on me guiderait ? Serait-on bienveillant avec moi ? Mon existence serait-elle nécessaire au Grand Tout ?
    
    À vrai dire, ces questions je ne me les posais pas en ces termes. Simplement, ce que j’aimais de la vie se posait à mes côtés, me jouxtait, s’ingéniait à confirmer mon bonheur.
    
    J’ai fait le plein d’essence. Enfin, bien vite un homme de la station s’est empressé de me le faire. Mon portable vibrait ou plutôt tressautait. Marc me laissait des messages d’inquiétude. Étais-je encore dans l’appartement ? N’étais-je pas évanouie ? Puis des messages fâchés.
    
    Longeant un champ de blé sur une départementale, j’ai balancé mon portable, espérant qu’une moissonneuse réduirait en bouillie la voix insupportable de Marc. La briserait. Ce petit acte de rébellion accrut mon plaisir. Accrut physiquement mon plaisir. Je profitai d’une auberge campagnarde pour un café gourmand. Aux toilettes, je changeai le jean pour une robe courte, les Converses pour des talons ...
    ... hauts, et passai une perruque blond platine. Le petit serveur, un peu désemparé, eut un hoquet de surprise, son visage s’empourpra et il disparut. De ce moment, je n’ai plus compté les appels de phares, les coups de Klaxon, sans parler des camionneurs qui du haut de leur cabine frisaient l’apoplexie. J’ai toujours eu un faible pour les routiers. Comme bon nombre de mes consœurs, je cultivais le fantasme du gros bras dans le gros camion. Mais j’y reviendrai. Je n’étais pas là pour eux. Il y eut quelques sexes dressés, quelques salopes lancées, et ces honneurs-là me redonnaient foi en l’homme. Rien n’avait changé ni ne changerait.
    
    Désormais, le temps de la convalescence me rendait son effet bénéfique.
    
    J’étais faite d’envie, de force et de désir. Je filais vers celui qui ne m’attendait pas – ou plus justement, vers celui qui m’attendait depuis toujours.
    
    Je suis consciente d’avoir un corps, des jambes visibles, une poitrine au bombé fracassant. Ce que je ressens de mon corps est à la fois une chance et la conscience que tout cela participe d’une jeunesse à vivre qui ne me laisse pas de répit. Pas de repos. Tout doit être et se donner. Je suis une propagation endémique de la sensualité et dès que je me transforme en blonde fatale, j’étends ce champ de neutrons que j’essaime à mon passage.
    
    Si je cédais à la poussée violente du désir, je me donnerais à chaque homme dans chaque station où je fais halte. Et pour lutter contre mes démons, j’ai quitté l’autoroute. Les routes ...
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