Morris Garage
Datte: 22/12/2024,
Catégories:
fh,
hplusag,
inconnu,
campagne,
revede,
intermast,
Oral
pénétratio,
fsodo,
occasion,
Auteur: Landeline-Rose Redinger, Source: Revebebe
... non, je n’enfouissais pas mes rêves. Le fantasme n’était que l’ébauche de la réalité factuelle.
Si le corps payait, je pouvais presque dire que semblablement au printemps, il renaissait.
Je peux situer avec précision le point de naissance, de renaissance. Et il n’est pas exagéré de pointer précisément le passage télévisuel d’Adrien Dufresne, comme le point zéro, comme la source d’une chrysalide en éclosion. Mon corps s’irriguait, une source y passait. L’oxygène prenait place et je me sentais, même posée dans mon canapé, je me sentais debout. Des capillaires nouveaux irriguaient mon corps. La chose était entendue. Je partirais.
Deux jours plus tard, Marc prolongeait son séjour professionnel à Londres à La City, précisait-il avec un soupçon de fierté dans la voix, ce qui soit dit en passant, me laissait aussi indifférente qu’un séminaire à Vierzon. Indifférente, mais non sans contentement.
Deux jours plus tard, la météo était clémente. Pour moi, rien que pour moi, le printemps avait jailli.
Tirant ma valise à roulettes, jean et Converses, petite veste US-Army, je m’engouffrais dans le premier métro avec l’envie et le désir revenus comme deux compagnons anciens. L’avidité et la mobilité de mes yeux me laissaient à poser sur le monde un regard bienfaisant. Les foules se déplaçaient toujours tel un croisement ordré de fourmis et tout pareillement les hommes posaient sur moi, la concupiscence et la prédation.
Tout ce mouvement uniforme insufflait à mon corps le ...
... renouveau du désir. Je sentais les contractures électrisantes de mes cuisses qui taquinaient mon sexe, déjà le besoin, comme une cicatrice ancienne revenait, refaisait surface. J’affichais le sourire d’une femme en appétence.
J’ai quitté la station, pris la ligne de bus et gagné la villa de l’oncle Henry. La clé m’ouvrait le garage sous surveillance, mais le code n’était plus un secret pour moi. J’avais vu faire et je savais faire.
Lorsque j’en ressortis au volant d’une MG rouge des sixties, je savais que je n’y reviendrais jamais.
Par la porte d’Orléans, direction Lyon. Voilà, le voyage commençait vraiment.
Avez-vous déjà connu ce sentiment de vivre un cliché, tout comme si une caméra vous suivait, que l’on criait moteur. De vivre comme dans une publicité pour un parfum, pour un shampoing… enfin, pour un monde parfait.
Lorsqu’à la première station-service j’ai garé la MG en claquant la portière, un grand sourire m’a fendu le visage ; j’étais la caricature vivante de la fille riche, jolie, au volant d’une décapotable.
Je souriais aux hommes, je lisais l’envie dans leurs yeux. J’ai sensiblement accentué mon déhanchement en continuant d’afficher la désinvolture et l’apparence de la vie facile. J’ai pensé« Salope, tu es une salope ». Ce petit contentement me renvoyait soudainement l’image d’un bonheur ancien.
La bande anthracite de l’autoroute se déroulait devant moi, j’allais allègrement chercher le plaisir ailleurs. J’allais le chercher, mais j’en étais déjà ...