Morris Garage
Datte: 22/12/2024,
Catégories:
fh,
hplusag,
inconnu,
campagne,
revede,
intermast,
Oral
pénétratio,
fsodo,
occasion,
Auteur: Landeline-Rose Redinger, Source: Revebebe
... pornographie. J’aimais en revanche que cela restât un secret apanage, une sourde activité. Qu’il en fût ainsi me laissait le sentiment durable de vivre une vie en plus. Comme d’autres sont modélistes, culturistes, boulistes, moi, vraiment, je suis altruiste.
La mode télévisuelle était aux émissions du terroir. On nous rebattait les oreilles du retour à la nature, à la vie simple, à l’art pastoral. Descarnets de Julie àÉchappées Belles, desEscapades gourmandes de Guy Lemaire à ce vieux fou de Friedrich Liechtenstein qui nous ferait prendre l’essence pour du vin de pays. Même notre Gérard Depardieu national faisait son tour de France de la gastronomie. Si je les cite avec un petit ton de moquerie, je leur en suis pourtant reconnaissante, mais pour l’heure, je ne puis vous en donner la raison. Qu’une de ces émissions me redonne la vitalité et le goût relevait en somme d’une heureuse conjonction de mon ennui et du hasard. Il avait suffi de quelques minutes pour que je ressente ce besoin impérieux de sortir, de filer en douce. Mais la précipitation est bien l’antithèse de l’organisation et du bon sens, et je suis une femme d’élaboration ; le projet, vous le savez est fondateur de mes aventures. Savamment mené, il s’achève dans la joie de l’aboutissement parfait.
Même si mes jambes supportaient encore pesamment le poids de mon corps pourtant affaibli, mon esprit s’était mis en batterie.
Je peinais à passer un jean, mes Converses feraient bien l’affaire ; et bien sûr, cette ...
... chemise blanche de Marc que j’affectionnais tout particulièrement.
Le quartier est riche en échoppes, la gentrification a fait son œuvre et malgré tout, l’épicier arabe et le cordonnier restent les figures de proue des bobos du quartier, au milieu des galeries d’art et autres ateliers d’artistes.
Moi qui au temps d’avant, le fuyais comme la peste, je le pris comme on dit, pour soulager au mieux mon effort. L’ascenseur me posa comme une petite libellule au bas de l’immeuble. La porte sous l’effet de mon badge magnétique s’ouvrit grande. Je me retrouvai dans la rue, un peu hébétée, un peu étrangère.
Quelques petites minutes me séparent de la cordonnerie de Luciano que je me plais à appeler mange-disque tant son répertoire est étendu. À peine cinq minutes qui finalement me mettent à l’épreuve. Non, je ne me tiens pas aux murs, mais mes pas ne sont pas ceux assurés de mes jours solides. Même sur dix centimètres de talon aiguille. Mes Converses me font l’effet de patins à roulettes, à glace, enfin, bref, je ne me sens pas stable.
Je suis heureuse d’ouvrir la porte à la sonnette antique, de trouver le grand tabouret avec le soulagement d’un sportif après l’effort.
… c’est la fin, la fin du parcours, la fin du parcours, chantonne Luciano.
— Ça ne va pas, Miss Redinger, tu chancelles.
— Asthénie foudroyante, mais je tiens le bon bout !
— Si tu le dis ! reprend-il.
Luciano est un pur produit de la gauloiserie, toujours enclin à une blague douteuse, mais dans un ...