Semaine 1
Datte: 17/11/2024,
Catégories:
fagée,
bizarre,
forêt,
campagne,
collection,
Oral
journal,
occasion,
Auteur: Amateur de Blues, Source: Revebebe
... étagère murale, je crois que vous ne sortez pas assez. Vous devriez voir du monde, je ne sais pas, c’est l’été, profitez-en pour aller à la rivière, appelez vos amies. Vous avez bien des amies, madame Dolignon ?
— Non, pas vraiment, répondit-elle d’une voix de petite fille. Des connaissances, mais ça ne me dit rien de les écouter bavasser. Appelez-moi Suzanne, s’il vous plaît, je n’ai jamais aimé le nom de mon mari.
— D’accord, Suzanne, et moi, je m’appelle Antoine. Et le cinéma, vous aimez le cinéma ?
— Je ne sais pas, on n’y allait jamais avec Henri.
— Eh bien, samedi soir, il y a une séance à la salle des fêtes. Nous irons tous les deux. J’avais envie d’y aller et je ne connais personne ici. Vous voudrez bien m’accompagner ?
Voilà comment s’est finie ma soirée. Je ne sais pas ce qui m’a pris. Je sais que je déteste voir une femme pleurer, ça me donne envie de la protéger, je perds tous mes moyens. Mais maintenant, je me suis engagé dans une drôle d’histoire avec cette dame. Je ne voulais pas être vu avec Sidonie et je vais m’afficher avec une vieille de l’âge de ma mère. D’un autre côté, qui pourra penser que nous sommes amants ? On dira juste que je suis un gentil garçon, non ? Et d’ailleurs, ce sera la vérité : je suis gentil et nous ne sommes pas amants.
Bon. Je peux enfin me coucher. Demain sera un autre jour. Je crois que je vais rêver de cette petite fesse dans ma main.
Encore une journée difficile à raconter, entre désir, honte, étonnement, fatigue, je ...
... suis dans un état lamentable, très perturbé, incapable de réagir correctement et de savoir ce que je devrais faire dans telle ou telle situation. J’aurais besoin d’un ami à qui parler et je n’ai que ce cahier. Bon, parlons au cahier.
J’ai frémi en me rappelant mes rencontres précédentes, frémi d’excitation et d’angoisse. Qu’allait-il arriver ? Comment allais-je me comporter ? Eh bien, je ne crois pas que j’ai été à la hauteur. Avant de partir le matin, je jette un œil dans mes sacoches, pour savoir ce qui m’attend et j’ai tout de suite vu que j’avais deux lettres à mettre dans la boîte de Mme Salem et un recommandé pour Alice Lavergne.
D’abord, en sortant du village, j’ai préparé les lettres de Daniella Salem bien à l’avance. Je ne voulais pas la rencontrer, juste glisser discrètement ces deux factures dans sa boîte et filer. Mais, comme si elle savait que j’allais venir, je la trouvai devant sa boîte à m’attendre. Un grand sourire fendit son visage fripé dès qu’elle m’aperçut.
— Mon petit facteur ! dit-elle quand je m’arrêtai à ses côtés. J’espérais bien te voir aujourd’hui. Tu prendras bien un petit café ? Pour me faire plaisir ?
Je ne voulais pas lui faire plaisir. Mais j’étais presque en avance, c’était le milieu de la matinée et j’avais envie d’un café alors j’acceptai sa proposition. Maintenant, je me demande si je n’avais pas d’autre raison pour la suivre dans son antre mais je suis incapable de répondre honnêtement à cette question. En la suivant donc, je ...