Semaine 1
Datte: 17/11/2024,
Catégories:
fagée,
bizarre,
forêt,
campagne,
collection,
Oral
journal,
occasion,
Auteur: Amateur de Blues, Source: Revebebe
... Je m’en fous, Madame Dolignon, je suis si bien ici avec vous que je me moque de ce qui est bien et de ce qui est mal.
— Je te parle de moi, Antoine. Écoute, je peux te parler de Martin et de mes sentiments, maintenant ?
— Bien sûr. C’est à ça que servent les amis. Et j’ai très envie d’être votre ami.
— Alors, tutoie-moi, je me sentirais moins vieille.
— Je vais essayer, Suzanne, je ne promets rien.
— Bon. Martin. Comment dire ? Martin est très seul, je l’ai compris tout de suite. Aujourd’hui, ses enfants venaient le voir, sinon je ne crois pas que j’aurais pu faire cette promenade avec toi. J’ai vu tout de suite qu’il n’attendait qu’un mot de ma part pour commencer une histoire. J’ai d’ailleurs déjà dû le rembarrer hier soir car si je l’avais écouté, on aurait fini la soirée dans son lit. Tu ne trouves pas que c’est trop rapide ?
— Je ne sais pas. Dois-je te rappeler que je suis un novice ?
— Oh, un ange comme toi a sûrement déjà des conquêtes à ton actif.
— Quelques histoires simples, oui, rien de bien important jusque-là.
— Eh bien, tu sais ce que je veux dire : est-ce qu’après le premier ciné tu te jetais sur ta nouvelle copine pour lui mettre la main dans la culotte ?
— C’est ce qu’a fait mon receveur ?
— Si je l’avais laissé faire, oui, on en serait vite arrivé là. C’est moi qui suis trop prude ?
— Suzanne, c’est à vous de décider de votre consentement. Je crois qu’avec tout ce qu’on lit dans les médias, on a tous compris ça. Et je suis sûr que si ce début ...
... d’histoire lui plaît, il saura patienter.
— Tu as dit vous encore une fois.
— Désolé. C’est que pour moi, vous…
— Tu !
— Oh, je n’y arriverais jamais. Sois patiente, s’il te plaît.
— Cela dit, le Martin, il est amusant, fort comme un turc et il sent bon. En fait, je ne t’ai pas tout dit. Voilà la confession honteuse : j’ai peur que s’il me déshabille, il soit déçu. C’est pour ça que j’ai repoussé le moment fatal. Qu’est-ce que tu en penses ?
— De quoi ?
— De moi, de mon corps qui me ressemble de moins en moins. Si tu m’avais vue à ton âge, tu serais tombé amoureux de moi, j’étais adorable. Mais maintenant, tu crois que je peux lui plaire quand même ?
— Hum, question délicate. Je ne vous ai jamais vue nue, Suzanne. Au contraire de vous qui êtes venue m’observer sous la douche l’autre jour.
— Oh ! Vilain rancunier, ne me rappelle pas mes mauvaises actions ! Quand tu es arrivé chez moi, tu as tout chamboulé. Tu étais un homme, beau et intelligent, et je n’avais plus l’habitude et je ne savais plus où j’en étais. Je suis entré dans cette salle de bains parce que je ne pouvais pas faire autrement. Et quand j’ai vu ton, enfin ton outil, j’ai réalisé que c’était n’importe quoi et j’ai fui.
— Bien, et bien moi, je n’ai rien vu et pourtant, je voudrais bien. Alors si vous voulez mon avis, enlève ton maillot.
— Tu m’as tutoyé, là. Si je te montre juste mes seins, tu dis quoi ?
— Merci.
— Qu’il est bête ! éclata-t-elle de rire. Tu ne me sauteras pas dessus ? Tu ne te sauveras ...