1. Semaine 1


    Datte: 17/11/2024, Catégories: fagée, bizarre, forêt, campagne, collection, Oral journal, occasion, Auteur: Amateur de Blues, Source: Revebebe

    ... phrase de Raimu et pourtant ce n’est pas un film drôle. Moi, les hommes que leur femme n’aime plus, ça me fait toujours beaucoup d’effet et à un moment, la célèbre tirade avec la Pomponette, j’ai presque pleuré. J’ai regardé autour de moi pour vérifier que personne ne m’observait et je n’ai vu que des gens qui s’embrassaient un peu partout, Sidonie et Victor les premiers, il avait même une main entre ses cuisses. J’ai soupiré à l’idée que j’aurais pu être là-bas, à côté d’elle à peloter ses rondeurs. Suzanne et Martin étaient étrangement proches l’un de l’autre également, mais peut-être échangeaient-ils tout simplement sur le film. Laetitia et son mari étaient par contre droits comme des piquets, sans aucun rapprochement entre eux.
    
    Je suis vite rentré avant Suzanne et avant que Sidonie ne me propose quoi que ce soit. Je préfère écrire dans mon cahier que d’aller en boîte de nuit à cinq dans une vieille voiture rouillée avec le chauffeur qui a déjà éclusé de nombreuses bières. La question est maintenant : est-ce que Mathilde en vaut la peine ? Est-elle si intéressante que ça ? Je l’ai à peine entrevue et ça a très mal commencé entre nous. Pourquoi m’acharner ? Il faudrait que je puisse lui parler un moment sans sa mère entre nous. Je sens que c’est de là que vient le problème. Peut-être aurai-je une occasion la semaine prochaine. En attendant, demain, c’est dimanche et youpi, je ne travaille pas. Je vais pouvoir dormir ! Je ne sais même pas si je vais me lever de la ...
    ... journée.
    
    Si, je me suis levé. Allongé dans mon lit, réveillé malgré moi, j’ai pensé à la journée qui s’annonçait et j’ai imaginé des scénarios qui m’ont jeté hors du lit. Je pensais à cette rivière où tout le monde allait se baigner. On était dimanche et il faisait plus chaud de jour en jour si bien que tout le monde allait se précipiter dans les quelques trous d’eau assez proches du village. Je pouvais très bien aller y faire un tour et tomber par hasard surOh Mathilde ! Quelle chance de vous rencontrer ici, ce petit bikini vous va à ravir. Avec des variantes commeOh Sidonie ! OuOh Alice et Célia !
    
    Je suis donc descendu déjeuner, en pyjama, enfin avec mon vieux short et un tee-shirt troué. Suzanne était dans la cuisine, attablée avec une tasse de thé refroidissant, perdue dans ses pensées. Elle portait une chemise de nuit fleurie, et avait les cheveux en bataille, ce qui lui allait très bien, mieux que le chignon strict auquel j’étais habitué. Nous nous sourîmes et je me préparais du café tandis qu’elle faisait griller quelques toasts. La chemise de nuit était courte et elle avait de jolies jambes. Elle ne portait pas de soutien-gorge et le soleil du matin traversait le tissu et m’offrait son corps presque sans filtre. C’était charmant. On se souriait, on ne parlait pas, chacun dans notre monde, c’était dimanche matin.
    
    — Tu as prévu quoi, aujourd’hui ? finit-elle par dire pour rompre le silence.
    — Hum, baignade ? Il va faire très, très chaud, je crois.
    — J’y ai pensé ...
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