1. Semaine 1


    Datte: 17/11/2024, Catégories: fagée, bizarre, forêt, campagne, collection, Oral journal, occasion, Auteur: Amateur de Blues, Source: Revebebe

    ... aussi mais j’ai peur qu’il y ait foule à la rivière. Tu… On pourrait partir en balade ensemble, si tu veux. Je connais un petit paradis au fond d’un bois bien frais. Il y a de l’ombre, une cascade. Je sais bien que ma compagnie…
    — Non, non, c’est super ! J’ai très envie de votre compagnie, de profiter de ce dimanche. Je viens.
    — OK, je suis contente. Départ dans une heure ? Avec maillot, car il y a une vasque sous la cascade où on peut se tremper. Je prends un pique-nique.
    
    Nous sommes partis dans sa voiture, parlant de tout et de rien, du pays et des gens. Je lui demandais des nouvelles de Martin et elle me répondit d’une manière énigmatique, genre je te raconterai. Je changeais de sujets et nous arrivâmes très vite à l’orée de son bois. Le chemin était large et plat. Nous vîmes un écureuil et les mésanges nous accompagnaient. C’était un beau dimanche à la campagne. Suzanne avait une petite robe légère et je voyais un maillot de bain noir en dessous. Je commençais à avoir faim quand nous débouchâmes dans une clairière. Un ruisseau coulait là entre des pierres moussues. Devant nous, il y avait de gros blocs rocheux et d’une petite falaise dégringolait effectivement une jolie cascade, probablement très fraîche.
    
    J’ai étendu un grand plaid que Suzanne avait dans son coffre et nous avons bu de l’eau à même la gourde. Tandis qu’elle buvait, une ou deux gouttes lui ont coulé dans le cou. J’ai eu envie de les rattraper avec la langue mais je ne l’ai pas fait.
    
    — Il ...
    ... vaudrait mieux se tremper tout de suite, me dit-elle, avant le repas.
    — Elle doit être glacée, non ?
    — Oh le petit garçon frileux ! se moqua-t-elle en faisant passer sa robe par-dessus sa tête.
    
    Son maillot était d’une pièce, sobre, et il lui allait bien. Elle était sage et désirable ainsi, j’oubliais complètement son âge. Je la regardais s’avancer vers la vasque, hésitante, pieds nus sur les pierres et je me rappelai la fesse que j’avais tenue dans ma main quelques jours plus tôt. Je me déshabillai pour la suivre mais je ne me pressais pas. Hier soir, quand j’imaginais des dimanches possibles, je n’en avais pas inventé un qui soit aussi agréable. L’eau était effectivement glacée. J’avais à peine les pieds mouillés et déjà, je hurlai que je ne pourrais jamais faire mieux. Alors, Suzanne qui s’était déjà avancée et qui avait de l’eau jusqu’à l’entrejambe se tourna vers moi en riant et commença à jeter de l’eau dans ma direction. Je ripostai, elle cria et la bataille d’eau commença.
    
    Nous finîmes tous les deux la tête sous la cascade, puis elle me prit la main pour remonter sur la berge et nous sécher. Ensuite, j’ai englouti tout ce qu’elle avait préparé mais pour une fois, je constatai qu’elle mangeait avec appétit également. Comme c’est une femme expérimentée et organisée, elle avait aussi un thermos de café.
    
    — Tu crois que ça ne se fait pas d’aller batifoler avec un jeune homme quand on est une femme sérieuse ? Je ne sais pas, je ne me sens coupable de rien aujourd’hui.
    — ...