Semaine 1
Datte: 17/11/2024,
Catégories:
fagée,
bizarre,
forêt,
campagne,
collection,
Oral
journal,
occasion,
Auteur: Amateur de Blues, Source: Revebebe
... lettre de l’université. Vous faites vos études ensemble ?
— Oui, dit une d’entre elles. On fait tout ensemble, on n’arrive jamais à se séparer. Deux idiotes, hein ?
— Oui, deux bécasses, dit l’autre.
Elles voulaient certainement que je dise quelque chose à ce sujet mais je n’avais pas d’idée alors je bafouillai un peu et demandai à nouveau une signature. L’une d’elles remit son tee-shirt jaune et signa mon registre. Je les quittai avec des images agréables plein les yeux mais honteux parce que je savais bien que je n’avais pas été à la hauteur.
Dure journée, n’est-ce pas ? Je finis tant bien que mal ma distribution et quand je posai mon vélo, je n’avais qu’une envie, c’était de monter dans ma chambre et de dormir. Mais je dus encore m’arrêter un instant en passant devant la cuisine. Mme Dolignon était en pleine activité. Elle chantonnait en étalant une pâte à tarte et me héla quand elle me vit passer dans le couloir.
— Oh Antoine ! Je voudrais me faire pardonner d’avoir été si stupide hier soir. Je cuisine et je vous invite à dîner. Vous voulez bien ?
Elle était presque méconnaissable. Elle s’était maquillée et elle était allée chez le coiffeur qui lui avait fait une couleur subtile, entre châtain et roux. Cela la rajeunissait vraiment. Sa robe tombait bien et elle souriait, une vraie métamorphose. J’acceptai, évidemment.
Je l’ai retrouvée un peu plus tard, toujours aussi gaie. Elle avait bu, aussi. Je trouvai une bouteille de Martini bien entamée dans le ...
... frigo quand j’en sortis le vin blanc. Le repas a été agréable, délicieux. Et puis on est passé aux choses sérieuses en mangeant le dessert, une tarte à l’abricot absolument parfaite(j’en ai dévoré plus de la moitié en écoutant Suzanne).
— Antoine, vous avez été gentil de m’inviter à cette soirée cinéma mais je n’irai pas avec vous.
— C’est dommage ! Je m’en faisais une joie.
— Mais vous irez, voyons, vous n’avez pas besoin de moi. Il y aura plein de jeunes filles de votre âge, vous n’êtes pas idiot et vous êtes beau comme un ange, vous trouverez bien le moyen de faire connaissance.
— Mais vous ? Excusez-moi d’insister, Suzanne, mais ce n’est pas bon de ne jamais sortir de chez soi. Vous voulez savoir ce que je pense ? Vous avez besoin d’un homme dans votre vie.
— J’en ai déjà eu un, ça n’a pas été une réussite. Hier soir, j’ai été ridicule, Antoine. Je me suis collée à vous comme une putain. J’ai bien senti que vous… enfin, vous voyez ce que je veux dire. Vous aussi, vous avez besoin d’une femme mais pas de moi, n’est-ce pas ? J’ai quarante-huit ans, vous ne pouvez pas avoir envie d’une femme de mon âge. Oh, je sais bien que je ne comprendrai jamais ce qui attire les hommes, mais tout de même, vous devez bien avoir un peu d’ambition, non ?
— Je comprends, Suzanne, mais ne vous dévalorisez pas trop, vous êtes une jolie femme, surtout ce soir.
— Vous êtes trop gentil, sale garnement. Ne me faites pas regretter mes bonnes résolutions. Un soir, quand ça allait mal entre mon ...