Bullet Proof - Histoires de Sexe

Bullet Proof

... surcharge de boulot te rend heureuse ? Attention au matelas d’eau bordel !

J’évitai le matelas d’eau d’un petit bon aérien. Les yeux écarquillés de Jérémy me firent exploser de rire.

— Si tu voyais ta tête !
— Ouais… je vois la tienne, ça me suffit. T’as mangé ?
— Oh, bien sûr que non ! J’ai tra-va-yé !
— Ouais, on va le savoir ! Bon, j’ai la dalle. On se commande un truc ? Une pizza ?
— Okayyye !
— Bon sang elle est complètement barrée… il t’a fait fumer quelque chose, l’Imbuvable ?!

Pendant que Jérémy appelait brièvement la pizzéria, je continuai à faire les cent pas dans l’appartement, toute pensive, en lui jetant des regards obliques. Je ne pouvais pas m’empêcher de penser…

— Dis-moi Jem…
— Hum.
— Les petits cadeaux que tu m’envoyais…

Les doigts arrêtèrent de pianoter sur le téléphone. Sans relever la tête, Jérémy était soudain très attentif.

— Humoui ? reprit-il, semblant très détaché.

Évidemment, je savais qu’il n’en était rien. J’ôtai une de mes bottes, et la balançai au hasard.

— Et puis, tu sais, ta petite remarque… continuai-je, d’un ton léger.
— Quelle remarque ?
— Qu’il n’y a qu’avec toi que je n’ai pas encore couché…

Silence. Jérémy s’appliquait à ne pas me regarder, les yeux fixés sur son écran éteint. J’ôtai ma deuxième botte, même trajectoire que la précédente.

— Ou encore, quand tu as parlé de ma petite culotte… gazouillai-je joyeusement, en déroulant mon collant jusqu’à mes chevilles.

Le collant alla rejoindre ...

... les bottes dans un coin.

— Où veux-tu en venir ? murmura Jérémy en tournant enfin la tête dans ma direction.

Ça tombait bien, j’étais en train d’enlever mon pull. J’eus la délicieuse confirmation que ma théorie était la bonne quand je vis mon ami rougir jusqu’à la racine des cheveux, au moment où je faisais passer par-dessus tête mon sous-pull, révélant un joli soutien-gorge beige orné de guipure noire et audacieuse. Sa couleur sombre tranchait avec la peau bien blanche de ma poitrine. Le bronzage, l’été, tout cela était bien loin, ainsi que son lot de déconvenues et de traumatismes. Il était temps de passer à autre chose. Je m’approchai de Jérémy, vêtue en tout et pour tout de mon soutif, de ma jupe en laine écossaise, et… de ma petite culotte.

— Oh, rien, commentai-je à voix basse, en regardant Jérémy droit dans les yeux. Il se trouve que j’ai fait une erreur d’appréciation au lycée. Et ta discrétion à ce sujet ne m’a jamais indiqué que je me trompais.

Jérémy m’observait venir, comme fasciné. Il en oublia de me prévenir, pour le matelas d’eau ; mais quand même, j’étais pas si maladroite. Enfin, pas trois fois dans la même journée. Je le contournai aisément, et m’assis à côté de Jérémy sur le clic-clac. Il semblait très tendu. Ses yeux bruns brillaient, un peu amusés.

— Quelle était cette erreur ? finit-il par demander, après s’être éclairci la gorge.
— Ben, j’ai toujours pensé que tu préférais les hommes, avouai-je franchement. Tu vois, c’est simplement ...